Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 novembre 2016 3 30 /11 /novembre /2016 20:32
Népal, cols des Dhaulagiris et collines de Pokhara

Randonnée de deux semaines en deux parties, en solo avec guide et porteur: une grosse semaine en expédition, montée par étapes vers le pays sauvage et la très haute montagne, puis une petite semaine de tourisme pédestre et panoramique.

Dhaulagiri vu de Muktinath (en 2007); itinéraire au milieu des Dhaulagiris
Dhaulagiri vu de Muktinath (en 2007); itinéraire au milieu des Dhaulagiris

Dhaulagiri vu de Muktinath (en 2007); itinéraire au milieu des Dhaulagiris

Dhaulagiri veut dire Mont Blanc... l'analogie avec celui d'ici à côté s'arrête là. Il y a six Dhaulagiris, le n°1 fait 8'167 m, c'est la septième plus haute montagne et il a été considéré comme le plus haut sommet pendant trente ans, de 1808 à 1838. Mais je ne monte pas dessus, je passe par derrière. Déjà comme ça, de Beni (671 m) aux cols (5360 m), treize jours de marche avec trois bivouacs à 5000 m... Il s'agit de s'entraîner !

Paquetage pour le Népal

Paquetage pour le Népal

29 octobre, l'opération paquetage prend un coup de turbo: départ demain ! C'est le grand beau temps d'après-vendanges. Dîner au soleil sur la terrasse puis une petite Tour de Gourze pour entretenir le souffle. Il y a une petite bise sur le crêt, c'est une autre classe de température, je me prépare aux Dhaulagiris... Il reste quelques vendangeurs attardés dans les vignes; les étourneaux sont partis vers le sud.

Dernière promenade de vignes avant le Népal
Dernière promenade de vignes avant le Népal

Dernière promenade de vignes avant le Népal

En route pour le Népal

En route pour le Népal

On y est ! Dernières mises en ordre, fermeture du paquetage, un coup de bus pour Cully, de petit train pour Lausanne et de grand train pour Genève, petit retard à l'embarquement pour la tradition et c'est le décollage pour Istanbul et Katmandou.

Pour casser l'ambiance, une névralgie au dos attrapée hier fait un mal de chien une fois plié sur le siège de l'avion...

Vie passionnante des sardines en boîte: le siège « fenêtre / sortie de secours » est en fait le siège central de la rangée d'avant la sortie, avec largeur réduite et siège de service à l'envers contre la fenêtre, et en prime une voisine envahissante. Marshall Rosenberg comme lecture de voyage pour vivre ça zen. Et puis, regardé sans déplaisir les Peanuts, bien adapté (oh non, il ne faut pas dire « bien »...)

Changement sans histoires à Istanbul. Aïe, c'est un A330, le siège F annoncé fenêtre est en réalité un milieu de rangée centrale, peuplé de chaque côté. Bon, pas d'angoisses, un demi-stilnox et je me réveille au-dessus du Pakistan. Encore quelques pages de CNV et nous voici à Katmandou Tribhuvan, une queue impressionnante pour les visas à l'arrivée, mais j'ai déjà le mien ! Immigration express... puis attente interminable de mon bagage, qui finit par arriver. Derniers contrôles, sortie de l'aéroport.

En route pour le Népal
En route pour le Népal

En route pour le Népal

Katmandou

Chandra est là avec son panneau Adventure Magic, Shankar fait le chauffeur, et 19 heures après avoir quitté la maison, je suis sous la douche de l'hôtel Thamel... efficace !

Chandra me récupère à la sortie de la douche, on passe chez le loueur de sacs de couchage et doudounes, puis chez Shankar au bureau de l'agence, formalités simples.

Arrêt suivant au salon de massage Kathmandu spa: le bas du dos reste un peu rebelle, mais une heure de triturage fait beaucoup de bien. C'est le massage « trekker », il n'y avait pas de « descente d'avion » au menu. Une fois massé, petit tour de Thamel, shopping facile d'une carte de randonnée au 1:75'000, cartes postales, timbres et granolas high energy recommandés par Shankar. Session cartes postales avec une bière Gurkha fraîche au soleil de la terrasse de l'hôtel, puis session de paquetage critique, il y a des choses qui resteront à la ville.

C'est Tihar, nouvel an et fête des lumières, comme il y a trois ans et neuf ans: mandalas, pujas, fleurs, enfants qui poussent la chansonnette. Et un bon souper Népalais, de bon appétit: rien mangé depuis hier soir !

1er novembre. Une très bonne nuit, déjeuner tranquille, re-inspection du paquetage, trois inspirations profondes et me voilà prêt au départ. Le taxi jusqu'à l'aéroport donne un échantillon de conduite Népalaise, une main pour le klaxon et l'autre pour le reste. Il explique que c'est le dernier jour de Tihar, d'où le trafic un peu lourd. Aux carrefours, c'est chacun pour soi et les policiers sont bien débonnaires - mode Tihar?

Katmandou et vol pour Pokhara
Katmandou et vol pour Pokhara
Katmandou et vol pour Pokhara
Katmandou et vol pour Pokhara

Katmandou et vol pour Pokhara

A l'aéroport, le hall d'enregistrement est rénové, ça se passe sans souci. La salle d'embarquement est comme il y a trois ans, sauf que là c'est midi, il y a un peu plus de monde et d'animation. Attente du vol Buddha Air 607 pour Pokhara.

Pokhara et Beni

Vol sans soucis, quelques vues sur les sommets au nord. Arrivée à Pokhara, le Machapuchhre est bien là. Chandra et Phinjo aussi, qui m'attendent à la sortie de l'aéroport. Eux ont fait la route de nuit et dormi quelques heures ici. Il y a un petit problème de transport à cause de Tihar. En payant, on trouve quand-même un taxi qui nous pousse à Beni.

Route de Pokhara à Beni, première vue sur le Dhaulagiri 1
Route de Pokhara à Beni, première vue sur le Dhaulagiri 1

Route de Pokhara à Beni, première vue sur le Dhaulagiri 1

La route est longue jusqu'à Beni ! Montée au-dessus de Pokhara, passage d'un col, descente sur la Kali Gandaki. A l'arrêt-benzine, une belle vue sur la face sud-est du Dhaulagiri 1. On monte enfin la vallée jusqu'à Beni, petite ville poussiéreuse au croisement des vallées de la Kali Gandaki et de la Myagdi. Il y a plein de bus qui attendent de ramener chez eux les vacanciers de Tihar. Tihar, tiens, il y avait plusieurs barrages d'enfants et de jeunes en route. Le chauffeur a cotisé au premier mais se fâchait ensuite. Installation dans une teahouse pour la nuit, Chandra veut pousser sur Darbang en bus demain matin.

Ce n'est pas encore le rythme de trek complet: la fin d'après-midi traîne un peu une fois la nuit venue. C'est l'occasion de faire connaissance autour de quelques verres de rhum Kukhri et de la distribution de couteaux Victorinox. Chandra est Chhetri, homme de haute caste, a un fils en année de master de mécanique en Norvège, est guide avec passion et laisse avec plaisir le travail administratif à Shankar. Phinjo est son neveu, Sherpa du Solu-Khumbu, fraîchement marié, électricien mais le marché ne semble pas porteur (sans jeu de mots). Il est guide diplômé mais travaille régulièrement comme porteur pour Chandra.

Il reste une dose de mystère sur le programme, Chandra n'a pas envie de détailler et on verra bien. Pour le moment, deux points positifs: je suis bien en solo avec eux, pas de groupe en vue, et ils ne me font pas un régime alimentaire Européen. Instruction immédiate de Chandra, profiter du confort de Beni pour passer une bonne nuit.

Beni et premier sentier accroché à la pente
Beni et premier sentier accroché à la pente
Beni et premier sentier accroché à la pente

Beni et premier sentier accroché à la pente

2 novembre. Nuit chaude, sommeil par morceaux à Beni. Après le déjeuner, on s'enfile à 8h dans une mini-Suzuki, direction Darbang. La piste n'est pas bien-bien plane, c'est étonnant que ces petites Suzuki tiennent le coup. Le chauffeur klaxonne joyeusement dans les villages, les virages, la forêt, avant et après les croisements, les dépassements. Après Darbang, une vue directe sur l'Himal là haut. A Khara, c'est le bout de la piste...

Basbot et Naura

En remontant la Myagdi khola: la forêt accrochée aux pentes raides, le chant des oiseaux, le grésillement des insectes, le grondement de la rivière, les cascades, le sentier qui monte et descend fort pour contourner les falaises et chercher les terrasses, les villages aux maisons miniatures avec leurs rizières, leurs carrés de légumes, leurs champs de millet et leurs buffles.

Il est 10h, ajustement de la tenue, trois grosses inspirations et on continue à pied. Après le massage de la piste, le sentier est agréable, dans la petite forêt, les champs accrochés à la pente, les chants d'insectes. Il fait chaud, le soleil tape dur. Autour des villages, mandariniers et taches vert clair des bananiers. On fait une pause-mandarine à Kalleni. Il est midi pile, soleil féroce pour les premiers raidillons vraiment forts avant Basbot. Ça tombe bien, c'est là qu'on s'arrête pour dîner. Une petite foule de villageois descend à Beni après les fêtes de Tihar. Une grosse banane et un thé pendant que Phinjo s'active aux fourneaux. Au menu, bhat (riz), sargh (ressemble un peu à l'épinard, un peu à la bette) et masala pimenté juste comme il faut. Mes craintes de régime nouilles – patates – boîtes de singe finissent de se dissiper.

Basbot
Basbot
Basbot

Basbot

Changement de programme: Chandra explique que c'est aujourd'hui que la police passe contrôler les permis de trek et il préfère que ça se fasse ici, où il arrive à communiquer (comment? Je ne vois pas de réseau GSM...) avec Shankar en cas d'embrouille. Ce n'est pas plus mal. Il fait carrément chaud, le programme pause et mini-lessive me va bien.

Attaques de paupières dans la chaleur de l'après-midi, le décalage horaire finit de se résorber. A 16h, le soleil disparaît derrière la crête, à 17h la fraîcheur du soir arrive et les chants d'insectes sont encore plus forts. La maison est tenue par deux didis (grande sœur, maîtresse de maison) et une grand-mère. Il y a aussi une moyenne fille et une petite. Curry de courge pour le souper: une didi écrase le masala avec une pierre dans un mortier. Phinjo prépare le repas sur un feu de bois dans une marmite autoclave.

La nouvelle lune se couche, avec un beau clair de terre. Les étoiles s'allument, aussi les lumières des fermes éparpillées dans la montagne: chacune son petit panneau solaire, une batterie, quelques ampoules LED et ça brille.

L'après-midi par terre et à me courber pour passer les portes (la maison est miniature) n'a pas fait de bien à mon dos, ça fait très mal.

Une bonne nuit sur le balcon de la maison de Basbot. Au matin, le mal de dos est toujours là: pénible de fermer le paquetage.

Départ à 7h, petits raidillons qui montent et descendent (plat népalais: un peu de montée / ukalo, un peu de descente / oralo) entre les falaises jusqu'à Khamla, c'est là qu'on devait passer la nuit. L'Himal est en face, au nord-ouest: Gurja Himal, Kambon et Myagdimatha.

Khamla, traversée de la Myagdi khola avant Naura
Khamla, traversée de la Myagdi khola avant Naura

Khamla, traversée de la Myagdi khola avant Naura

En repartant de Khamla, je garde le pull: il fait cru, on a déjà pris de la hauteur. Départ dans les rizières en terrasses, puis la forêt, chants d'oiseaux et d'insectes. Le pays est mal-plat, le sentier monte et descend tout le temps. Ça n'apparaît pas bien sur la carte au 1:75'000 avec courbes de niveau tous les 40 m !

On passe la Myagdi khola sur un bon pont tout neuf, on continue en rive droite, toujours la forêt en montées et descentes. Une place de camping avec « hôtel », quelques mini-villages. On retrouve le soleil. Encore un petit bout, il est 10h30 et on s'arrête pour le dîner à Naura. Au nord, on voit à gauche le sentier qui nous attend, qui monte raide dans le talus, et à droite le Jirbang qui cache le Dhaulagiri 1.

Naura
Naura

Naura

Nouveau changement de programme: la teahouse suivante est occupée ce soir. On reste là pour cette nuit, je m'installe au dortoir aménagé en haut de l'échelle, à côté du poulailler. Après-midi tranquille: petite lessive, douche au grand amusement des enfants du village, sieste. Le petit garçon de la maison est très intéressé par mes dessins. On en fait le tour, il est particulièrement étonné des dessins de bateaux.

L'après-midi se passe. A 15h30, le soleil s'en va. Le mal de dos est moins paralysant qu'hier: bon signe pour demain? D'autres enfants arrivent, admirent les crayons de couleur, bavardent deux-trois mots moitié népalais, moitié anglais. Il y a encore la cotisation pour l'école de Naura, pas soutenue par l’État. Le blog de Hays www.johnhayeswalks.com la signale déjà en 2013.

Phinjo est un cuisinier convaincu. La veille, il m'avait expliqué comme il fait tout avec les produits locaux (déjà, ça évite de porter), ça soutient l'économie locale, et il donne des leçons de cuisine hygiénique et adaptée à l'altitude aux didis. Ce soir, il me sert un Dhaulagiri de riz culture locale avec soupe aux haricots, sargh et pickle maison, le tout sur nappe blanche et à la lueur de la lampe à huile.

Naura
Naura

Naura

C'est le jour des collectes. Après l'école des enfants, il y a un voisin avec insuffisance rénale.

Chandra vient pour un discours du soir, pas 100% clair, élocution pâteuse. Il me propose un massage de dos, ce sera pour demain si ça continue à aller mal. Pour le moment, on vise une teahouse avant Dobang pour la nuit prochaine.

Assez pour aujourd'hui: je me limite à une petite toilette, quelques pages des aventures du Prof. Dr von Igelfeld et dodo.

4 novembre. Plutôt bien dormi, par morceaux, dans ce dortoir aux trois lits durs sous le toit de l'hôtel de Naura. Aïe, démangeaisons le matin, soupçons de puces?

De Naura à Boghara, le chemin accroché à la falaise, perspectives verticales
De Naura à Boghara, le chemin accroché à la falaise, perspectives verticales
De Naura à Boghara, le chemin accroché à la falaise, perspectives verticales
De Naura à Boghara, le chemin accroché à la falaise, perspectives verticales
De Naura à Boghara, le chemin accroché à la falaise, perspectives verticales

De Naura à Boghara, le chemin accroché à la falaise, perspectives verticales

Boghara et Dobang

Démarrage à 8h30 par une grimpée sévère derrière Naura, puis on rejoint le sentier balcon aperçu hier. On chemine un bout avec une dame au chargement impressionnant. Elle nous offre des mandarines à la pause. Le sentier balcon s'étire, Nepali flat, ukalo, oralo, avec des touffes de forêt dans les creux. Les gorges se resserrent, l'eau gronde tout au fond dans le noir.

Changement d'ambiance au détour d'une bosse: le sentier s'accroche au rocher avec des escaliers serrés. C'est le bout amélioré par l'armée il y a quelques années; avant. Il fallait poser des cordes pour faire passer les touristes.

Le verrou passé, on est sous Boghara. Un joli petit sentier serpente dans la forêt, nous mène à la teahouse de Boghara Pun, 2'080 m, arrêt dîner. C'est étonnant de retrouver la verdure, les chants d'oiseaux et d'insectes après les perspectives verticales du verrou.

Boghara
Boghara
Boghara
Boghara

Boghara

Aujourd’hui, c'est le premier vrai jour de marche: trois heures d'un bon pas le matin, trois heures l'après-midi aussi. Et le dos tient le coup: bonne nouvelle ! Et le temps reste magnifique, pas un nuage, autre bonne nouvelle.

Boghara Pun homestay, quelques chambres, le haut de la maison sert de rucher. Phinjo me sert une bonne soupe aux nouilles, sargh et œuf sur la terrasse au soleil.

Départ de l'après-midi: on commence par redescendre tout ce qu'on avait monté pour arriver à Jyardan, 1'860 m, le dernier village de la vallée, autant dire le bout du monde, travaux de labour avec deux buffles attelés à la charrue. Ensuite, on remonte au niveau de Boghara pour redescendre jusqu'à la rivière, remonter, redescendre, tout ça dans une forêt épaisse, un peu humide, traversées de rivières, éboulis, escaliers de pierre bien raides. En amont de Boghara, les gorges sont encaissées. On perd tout de suite le soleil, et il fait froid dès qu'on ralentit.

Un troupeau de buffles dans la forêt, puis une clairière avec un abri de bâches, c'est Lipshe Lipsaba, 1970 m mais on n'a pas fini. On ne descend presque plus mais on monte, dans la forêt sur le sentier glissant, ça devient un peu long. Enfin, une clairière, Chandra pose le sac, on a fini pour aujourd’hui.

Jyardan, Lapche kharka
Jyardan, Lapche kharka
Jyardan, Lapche kharka
Jyardan, Lapche kharka
Jyardan, Lapche kharka

Jyardan, Lapche kharka

Lapche kharka, l'alpage des buffles, 2'253 m, la teahouse est pompeusement baptisée hôtel Dhapcha. Question architecture, on est en net retrait par rapport aux haltes précédentes. Je vais inaugurer la tente. Il commence à faire sombre et frais. Je fais le plein d'eau à la fontaine, 50 m au-dessous dans la forêt: un goulot de bouteille en plastique aguillé entre les cailloux dans le torrent pour faire un petit jet. Avec les buffles qui se promènent au-dessus, ce n'est pas exactement l'eau sans danger. Vive les pastilles de désinfection Micropur !

Il y a plein d'orties, Phinjo va faire une soupe avec. Je me replie au chaud dans la cuisine pour la mise à jour du carnet, suite dans la tente après avoir fait un peu d'ordre et changé de chaussettes. Les pieds au sec, c'est plus confortable.

C'est confirmé, je me suis fait manger par les puces à Naura. Reste à espérer que c'est des puces de poules qui ne restent pas sur les gens... sinon, le tube d'antihistaminique arrivera au bout et ça finira comme en Éthiopie mais plus longtemps.

La lampe solaire Little Sun est lumineuse. Montée en plafonnier, elle rend la tente très habitable en mode faible intensité; à pleine puissance, elle éclaire la cuisine pour le repas à la grande joie de tous: l'éclairage solaire normal est en panne.

Phinjo a de nouveau fait des merveilles. La soupe lentilles-orties est juste parfaite, et il a préparé un curry avec la viande boucanée qui pendouille du plafond noir de fumée, plus autres choses non identifiées, c'est tout à fait bon. Ils se partagent un piment qu'ils ajoutent dans leur assiette... pour moi, ça va bien comme ça.

Lapche kharka
Lapche kharka
Lapche kharka
Lapche kharka

Lapche kharka

Après souper, Chandra et Phinjo se lancent dans de grandes envolées contre les gens qui cassent le métier, entre les porteurs-guides pas assurés et les guides dont la seule compétence est de parler français ou allemand.

Demain sera une journée de fond de vallée, toute en montées et descentes comme aujourd'hui. Sooba ratri, bonne nuit, je me fais mon petit nid douillet dans la tente.

5 novembre. Plutôt bonne, cette première nuit sous tente. Comme d'habitude, sommeil compact jusqu'à 2h, puis ça continue par petits bouts. Le sac de couchage complètement ouvert, posé sur le matelas gonflable, suffit largement. Au matin, bonne surprise, il n'y a pas trop de nouvelles piqûres de puces. Petite toilette à la fontaine; pas de WC organisé, la forêt digère ce qui vient.

Chapatis au déjeuner, avec le beurre des buffles, tout à fait bon. La didi a eu la prévenance d'essuyer mon plat avec un torchon... hum, ne pas y penser. Pour le déjeuner de Chandra et Phinjo, elle fait sauter un reste de riz avec huile, piment, curcuma, sel et leur sert avec la soupe aux orties d'hier.

Dobang
Dobang

Dobang

Départ pour deux heures de marche dans la forêt épaisse: une heure pour trouver le soleil, puis une heure encore jusqu'à Dobang, 2'520 m: quelques maisons et la place de camping. Pas de panneau solaire mais une mini-turbine hydraulique.

Il y a un bon soleil et la vue sur le Dhaulagiri 1 et le Tsaurabong. Petite lessive, thé, lavage des pieds, un moment calme. Les avalanches grondent sur la face du Tsaurabong, gros nuages de neige. Phinjo nous sert un « sherpa stew », soupe intéressante, patates, grosses nouilles, sargh, piment... et sel !

Dobang, Talitre
Dobang, Talitre

Dobang, Talitre

Salla Ghari

Midi, on redémarre. Oralo, passage d'un pont en bois puis le long, toujours, de la Myagdi khola, en grosses montées et petites descentes, toujours dans la forêt épaisse, avec quelques péripéties: passage d'éboulis, traversée de torrents sur des passerelles précaires. On monte maintenant en rive gauche. La forêt change un peu: il n'y a plus de fougères, les rhododendrons disparaissent; les bambous assurent la continuité.

Le Dhaulagiri 1 à droite devant se laisse deviner à travers le feuillage, domine les arbres dès qu'on est dans une clairière.

2850 m, Talitre, petite pause. Il y a un petit air d'automne dans cette clairière avec une cabane fermée et le Dhaulagiri 5 de l'autre côté de la vallée, feuilles mortes partout.

On repart. Il reste une heure 20, mais ardue: montées terribles, en plus Chandra s'amuse à nous faire couper les lacets, passage de torrents avec éboulis pas très stables... On est entrés dans la forêt de résineux, des pins qui ressemblent à des grands sapins bizarres, avec leurs petites aiguilles.

Ouf ! 15h20, nous voilà à Salla Ghari « la jungle des pins », 3'110 m. Il y a deux cabanes, une équipe est au travail pour l'aménagement de la place de camping en terrasses. Ils débitent des planches aussi, et trient les pierres. Chandra promet, l'année prochaine il y aura un homestay ici. A Salla Ghari comme à Dobang, pas de panneau solaire mais une mini-turbine hydraulique. On plante la tente pour moi à côté de la teahouse. On aura le même genre d'installation demain soir, et au-dessus le confort s'arrêtera tout à fait.

Salla Ghari, coucher de soleil sur le Dhaulagiri 1
Salla Ghari, coucher de soleil sur le Dhaulagiri 1

Salla Ghari, coucher de soleil sur le Dhaulagiri 1

Le point d'eau est juste après le camp, une goulette qui dirige l'eau du torrent en jet, mais pas de buffles au-dessus cette fois. Du point d'eau, belle vue verticale vers la face ouest du Dhaulagiri 1.

Il y a deux jeunes Tessinois, mignons tout plein, qui font la promenade tout seuls. Bien sûr, Chandra désapprouve. Phinjo se demande si le couple est en situation régulière.

Le soleil disparaît, il fait tout de suite plus frais. 17h30, lumière du coucher de soleil sur la face du Dhaulagiri 1, déjà un succès ! Ensuite, un moment froid jusqu''au souper, soupe à l'ail contre l'AMS, mal des montagnes, et riz avec des choses dedans, bien salé pour faire boire. Tout ça est servi dans la teahouse bien enfumée (tousse).

Je bats en retraite après le thé, mini-toilette et coucher dans la tente à 8°C.

Pendant la nuit, les souris de la teahouse font des trous dans le sac à dos de Chandra et dans le buff de Phinjo.

6 novembre. En forme malgré la nuit tout en pointillés. L'humidité ! J'ai fini par fermer le sac de couchage tout à fait même s'il ne faisait pas vraiment froid: 6°C dans la tente. Changement de tenue de nuit en vue pour ce soir.

C'est de nouveau le grand beau temps, avec le soleil levant qui éclaire les sommets tout en haut en face. Quelques thés, une tsampa consistante, bouillie d'orge au thé, et le jour est prêt à commencer.

Salla Ghari
Salla Ghari

Salla Ghari

Quelques signes d'efficacité de la promenade déjà: je commence à perdre le fil des jours, et j'écris sans lunettes ! Bavardages du matin avec le gardien du camp, un petit vieux de... 55 ans. Ça l'amuse beaucoup d'être plus jeune que moi. Sa famille est à Boghara.

L'animation de la journée, c'est qu'il va y avoir des rotations d'hélicoptère, une équipe monte avec journalistes vidéo pour chercher un Néerlandais disparu en montagne ce printemps.

Départ tranquille à 8h30 pour une petite journée, deux heures de promenade jusqu'à l'Italian camp.

Italian camp

Le Dhaulagiri 1 nous domine tout le long, à contre-jour. On sort tout doucement de la forêt. Le sentier est coupé par de grosses ravines, on avance dans la petite gelée, Phinjo toujours en sandales. Le soleil arrive, la végétation se fait plus rare.

Italian camp
Italian camp
Italian camp

Italian camp

Tout d'un coup, il n'y a plus que des petits rhododendrons, des cynorrhodons, des aulnes et des genévriers. Et puis, plus qu'une lande aux buissons ras. Et puis quelques bâtiments en pierres, trois tentes, c'est l'Italian camp, 3'660 m. Il fait bon au soleil, 22°C dans la tente. Je fais une dernière lessive avant l'altitude, mais que l'eau est froide !

Tout le monde prend la journée tranquillement, y compris une bande de chocards, jolis corbeaux de montagne au bec jaune et aux pattes rouges, qui s'amusent dans les courants d'air. Un nuage décoratif vient coiffer le Tsaurabong. Le Dhaulagiri 5 se cache juste derrière la crête.

Le tenancier a un petit carré de légumes. Phinjo arrive à me mettre du sargh dans la soupe aux nouilles de midi.

En fin d'après-midi, une petite promenade de reconnaissance du célèbre passage délicat pour demain matin... En effet ! Le premier bout est visible, on imagine la suite. Il y a deux zones d'effondrement, de part et d'autre du torrent. Le terrain a l'air instable partout, et si on se rate, on finit dans le torrent qui s'engouffre en tunnel sous le glissement de terrain et de neige qui vient de la rive gauche.

Italian camp
Italian camp
Italian camp

Italian camp

Le soir vient. 17h30, le Dhaulagiri 1 s'allume, passe au doré, au rose, un niveau de plus qu'à Salla Ghari. Les deux jeunes Tessinois ne sont pas montés. Dommage: l'impression de haute montagne, la présence des sommets sont quand-même autre chose ici qu'à Dobang. Je passe pull et sous-pantalon thermiques ce soir: 11°C dans la tente au coucher du soleil, rien de bien méchant mais je m'attends au gel cette nuit. Les chaussons-duvet ont déjà servi hier soir. En tout cas, Phinjo a sorti ses habits chauds et m'assure qu'il a des chaussures !

Italian camp, coucher de soleil sur le Dhaulagiri 1, départ du sentier aérien
Italian camp, coucher de soleil sur le Dhaulagiri 1, départ du sentier aérien
Italian camp, coucher de soleil sur le Dhaulagiri 1, départ du sentier aérien

Italian camp, coucher de soleil sur le Dhaulagiri 1, départ du sentier aérien

Souper dans la salle commune enfumée de la teahouse, l'équipe de bûcherons fait tripot. Je ne me risque qu'à un demi-piment vert pour agrémenter le repas. Ouille, qu'il est fort ! Au mur, un poster kitsch des montagnes et trains de Suisse.

7 novembre. Pas encore le grand froid cette nuit: -1°C dans la tente. Le duvet n'est pas aussi chaud qu'il en a l'air, et il faudra développer les défenses la nuit prochaine: doudoune par dessus?

Swiss camp, glacier de Chhonbarban, chocards au Japanese camp
Swiss camp, glacier de Chhonbarban, chocards au Japanese camp
Swiss camp, glacier de Chhonbarban, chocards au Japanese camp
Swiss camp, glacier de Chhonbarban, chocards au Japanese camp

Swiss camp, glacier de Chhonbarban, chocards au Japanese camp

Glacier de Chhonbarban et camp de base du Dhaulagiri

Départ pas trop matinal pour le passage délicat, on attend le lever du soleil. Ça commence par une corniche bien aérienne, suivie d'une descente dans une cheminée pas très stable, puis la montée très raide de l'autre côté, pas plus stable, enfin une suite de corniches et raidillons bien poumogènes. Je ne fais pas le malin, quand Phinjo me dit de ne pas regarder à droite, je mets toute mon attention sur le sac à dos de Chandra. Mais ça passe, le terrain gelé porte bien et il n'y a pas de pierres qui volent.

Le verrou est passé, voici le Swiss camp, 3'730 m, occupé par l'équipe à la recherche du Néerlandais perdu. Le technicien vidéo, arrivé hier de Pokhara en hélico, a le souffle court.

On remonte tranquillement le torrent en rive droite. Le mur du glacier est en face. Il faut grimper la moraine en commençant par traverser le torrent, de l'eau glacée jusqu'aux genoux. Chandra assure que ça peut être au-dessus de la taille au printemps. Après la longue montée, on prend pied sur le glacier et de là jusqu'au camp c'est le zigzag, montées et descentes d'une crête de glace à l'autre. Ça n'en finit pas, les chapatis et l’œuf du matin commencent à être lointains. Arrêt thé, ça prend du temps, l'eau est très froide et le réchaud à gaz pas très puissant. Les nuages commencent à bourgeonner. Encore 1h45 et nous voilà au camp de base du Dhaulagiri, 4'740 m. Ouf, crevé !

Camp de base du Dhaulagiri
Camp de base du Dhaulagiri
Camp de base du Dhaulagiri
Camp de base du Dhaulagiri
Camp de base du Dhaulagiri

Camp de base du Dhaulagiri

La face nord du Dhaulagiri 1 nous domine, le sommet est à 7'100 m à vol de chocard, 3'350 m plus haut. Wow.

Un peu triste, sinon, ce camp de base. Les tentes sont posées sur des petites terrasses de pierres plus ou moins plates entre des tas de détritus et immondices. Heureusement qu'il fait froid: l'odeur en prime serait trop. C'est la fin des camps déserts: du monde ici, rien à voir avec les camps du Kilimandjaro, mais pas non plus la solitude calme de ces derniers jours. On se pose à côté de la tente cuisine d'un groupe, plutôt bruyante, mais Phinjo s'arrange avec eux pour le repas.

C'est la fin aussi de mon petit nid douillet. Pas de teahouse ici, on partage tous la tente. A trois adultes plus sacs dans une tente pour 2-3, c'est chaud. Le bon côté, c'est que ça réchauffe: toute petite gelée dans la tente le matin, bonne grosse gelée dehors. Et si la nuit est en tout petits pointillés, la durée compense: pas de tente mess, tout le monde aux plumes à 18h30 !

French Col
French Col
French Col
French Col

French Col

8 novembre. Réveil en fanfare quand la tente cuisine d'à côté fait ses paquets. On traîne un peu. Déjeuner minimal et on est les derniers à partir sur le glacier.

French col

On s'engage dans la moraine vers la droite, et ça grimpe. Arrivés sur une crête, on la suit contre un vent terrible, glacé, avec tourbillons de poussière. A une pause, on regonfle un porteur d'un groupe, assez mal en point avec des symptômes de mal des montagnes.

Chandra propose un arrêt bienvenu dans une petite vallée avant le dernier raidillon. Phinjo nous prépare un thé et une soupe aux nouilles, aussi pour le porteur malade. Un chapati et un morceau de fromage là-dessus, la vie est belle.

On attaque le sentier du col. Pas trace des conditions difficiles annoncées sur la carte (crampons et piolet requis). On y est, 5'360 m. Pas un nuage, la vallée cachée s'ouvre derrière.

French Col
French Col
French Col
French Col

French Col

On partage le col avec un groupe de... Français bien sûr, plus un Breton avec drapeau. Le col lui-même n'a rien de spécial: un peu lunaire; la vue sur Tukuche, les Dhaulagiris, Sita Chuchura, Hongde et son glacier vaut la montée.

Avec le col, on entre au pays des lungtas, drapeaux de prière. La vallée de la Myagdi affichait une piété discrète, et pas de Bouddhisme. Est-ce un effet touriste, ou bien l'approche de la haute vallée de la Kali Gandaki? Je penche pour l'effet touriste. Phinjo aussi.

Les nuits

Beni en teahouse, Basbot chez l'habitante sur le balcon, Naura en dortoir avec poules et puces. A Lapche kharka, Salla Ghari et Italian camp, je suis seul dans la tente, Chandra et Phinjo dorment à la cuisine. Au camp de base et à Hidden valley, aïe, les trois dans la tente. C'est une bonne raison pour sauter l'étape de Yak kharka. Marpha en petit lodge, Tatopani en grand lodge, et ensuite lodges de luxe avec commodités en suite jusqu'à Pokhara.

Là, c'est la configuration du camp de base avec (1) plate-forme de pierres plus ou moins plates sur le glacier, (2) tente 2-3 places, intérieur couvert de givre le matin, il neige dans la tente dès qu’on commence à bouger, (3) lampe solaire Little Sun, (4) Chandra avec sac de couchage, (5) Phinjo tout habillé, (6) moi avec sac de couchage sur (7) matelas gonflable Thermarest, pas mal compte tenu du poids 400 g. Aux plumes de 18h30 à 6h... maximum quatre heures de sommeil là-dedans, le reste en exercices de relaxation.

Nuits et repas

Nuits et repas

Les repas

Deux mots-clés: meetosa, savoureux, et phugio, j'ai assez.

En solution de base, le dal bhat: un Dhaulagiri de riz peu ou pas salé, un ragoût de légumes, un condiment et une louche de sargh, épinard amer. La soupe aux lentilles est servie à part. Un délice. Pour les grandes occasions, c'est le Nepali thali full-set, avec un petit pot de masala de viande et un papadum frit. J'ai droit à une cuillère. Chandra et Phinjo mélangent tout et mangent avec la main droite.

Phinjo prépare tout avec deux petits autocuiseurs sur feu de bois. Au-dessus d'Italian camp, ça se simplifie beaucoup: un seul feu de gaz pour tout, y compris pour faire fondre la glace le matin: gastronomie mise entre parenthèses, soupe aux nouilles instantanée.

A Marpha, Phinjo prépare de très bons mo-mos, raviolis Népalais.

A partir de Tatopani, il faut compter avec la cuisine des lodges.

Le thé fait tout descendre: dudh chiya, thé au lait frais de bufflonne en général. A partir de Marpha, il y a aussi du rakshi de pommes, blé ou riz.

Vallée cachée, col de Dhampus et descente sur Marpha
Hidden valley
Hidden valley
Hidden valley
Hidden valley
Hidden valley
Hidden valley

Hidden valley

Derrière le French col, le chemin part à flanc de coteau vers le camp de Hidden valley. Le premier bout est bien verglacé, les chaînes Yaktrax n'auront pas fait le voyage pour rien.

C'est une belle journée, je suis content d'arriver au camp prendre un peu le soleil. Bivouac à 5'080 m, ce n'est pas rien. Phinjo sert encore un Sherpa stew en milieu d'après-midi... Il a mis son réchaud à gaz à l'abri du vent dans un coin du stupa. Mais le stupa n'a pas vraiment l'air d'en être un, semble surtout servir de décoration et d'abri.

Mini-toilette, changements essentiels et la nuit est tombée. Pas une bonne nuit ! Pas si froide que ça, mais impossible de trouver le sommeil dans cette tente « 2-3 personnes », avec un caillou sournois au mauvais endroit en plus.

9 novembre. Réveil pas très gracieux de ce camp dans la jolie Hidden valley. Soupe aux nouilles pour déjeuner, repli de la tente pleine de glaçons et on est partis.

Ukalo, oralo puis gros ukalo dans la caillasse sous les pics de Tukuche. Le Dhampus pass (Thapa bhanjyang, 5'258 m) est à peine marqué: quelques cairns avec lungtas, et la vue en face sur les Nilgiris et les Annapurnas.

Dhampus pass
Dhampus pass
Dhampus pass
Dhampus pass
Dhampus pass
Dhampus pass

Dhampus pass

Une petite descente de l'autre côté, passage du camp de Kalopani / elevation camp, le plein d'eau, et c'est ensuite que ça devient fort: passage dans la neige profonde, puis à flanc de coteau sous le Dhampus peak, montées, descentes en cherchant le chemin dans de la caillasse instable à moitié couverte de neige fondante. On fait un bout de chemin avec un petit groupe de Coréens encore plus découragés que moi, les deux toutes petites nuits se font sentir. Derrière chaque arête qu'on passe c'est une nouvelle traversée... On se console avec les vues des pics de Tukuche à droite, des Nilgiris et de l'Annapurna 1 devant, et le grand beau temps, imperturbable.

Enfin on arrive dans la prairie et le raidillon qui dégringole sur Yak kharka 1000 m plus bas. Trois Russes grimpent, veulent aller planter leur tente plus haut, feront fondre de la neige sale pour l'eau.

Yak kharka, Marpha
Yak kharka, Marpha
Yak kharka, Marpha
Yak kharka, Marpha

Yak kharka, Marpha

Yak kharka, l'alpage des yaks, 3'680 m, le camp ne fait pas envie. Marpha est plus glamourös. La perspective d'une douche, d'un bon repas et d'un lit donne de la vigueur. Chandra n'y croyait pas, mais à 15h nous voilà repartis dans la descente vers la vallée qu'on voit tout là en bas.

Les yaks sont juste en-dessous du camp, dans les buissons de genévriers, cynorrhodons nains, cyprès, pins. Sous Alu Bari, on tombe sur deux autres Russes, qui étaient avec les trois premiers mais qui en ont marre et redescendent. Ils expliquent que leurs porteurs ont déserté !

Descente toujours sur Marpha, raide, longue. Les Nilgiris en face s'allument au soleil couchant, la Kali Gandaki coule dans la vallée.

Aïe ! En descendant, un lacet trop raide, ça tape fort au gros orteil gauche. Avec un peu de chance il me laissera tranquille ces prochains jours et l'ongle tombera cet hiver. Les pieds de randonneur...

Marpha

Arrivée enfin à Marpha, 2'670 m, déjà dans l'ombre. On prend congé des Russes et on s'installe « chez Nisa ». Douche ! Bien tiède ! Un petit passage à vide en contrecoup, mais rien qui ne résiste à un bon thé chaud. Je mets le carnet à jour à la chaleur de la cuisine, avec l'appui d'une bouteille de pomme fabrication locale. Chandra et Phinjo sont passés à la douche aussi, il est 19h15 et la soirée ne fait que commencer. Qu'est-ce qu'on a bien fait de ne pas rester à Yak kharka ! Et repos demain...

On se fait rattraper par l'actualité en descendant de la montagne: Trump est élu président des US... Connexion wifi demain.

Chandra reçoit des nouvelles de Yak kharka: les Coréens en perdition y sont arrivée, bivouaquent. Pas de douche pour eux ce soir.

10 novembre. Journée de repos: dodo jusqu'à 7h30 sur un lit très correct, déjeuner bien assis à une table, moment tranquille à attendre l'eau chaude solaire puis opération lessive ! La couleur de l'eau est éloquente sur l'urgence.

Suite de matinée tranquille entre la gestion de l'étendage et les aventures du Prof. Dr von Igelfeld.

Marpha
Marpha
Marpha
Marpha
Marpha
Marpha
Marpha

Marpha

Il fait doux au soleil de la terrasse de chez Nisa. Après dîner, départ pour un tour de ville. La nouvelle route passe à l'écart du bourg qui reste bien joli avec sa rue pavée de grosses pierres. Le gros changement par rapport à 2007 est la prolifération des fils électriques aériens et de l'éclairage public, inexistants il y a neuf ans à mon souvenir.

Marpha
Marpha
Marpha
Marpha
Marpha
Marpha
Marpha

Marpha

Montée au gompa, monastère: il avait été reconstruit il y a seize ans et a très peu souffert du tremblement de terre.

Montée au curieux stupa, monument funéraire qui domine la ville. Le chemin part tout raide entre les maisons de pierres blanchies. Il monte ensuite au-dessus du village, raide ! Et en plus, le vent de l'après-midi souffle, terrible. Ne pas rater l'embranchement: le sentier continue vers un autre village, plus haut, pas encore touché par la route et l'électricité facile. Vu de près, le stupa n'est pas forcément mieux mais la vue sur Marpha est assez réussie.

Bout de causette avec les marchands de souvenirs, enfants poseurs au retour de l'école. Si je me rappelle bien, il y a neuf ans, il y avait ici une ou deux boutiques qui proposaient le téléphone satellite, j'avais pu appeler à la maison. Maintenant, tous les lodges haut de gamme, y compris le Snow Leopard d'alors, proposent le wifi. Le soleil tombe, je m'enfile dans un d'entre eux pour téléphoner à Émilie, à Florian, faire le tour de l'actualité et des e-mails, ceux que j'arrive à charger en tout cas... et échantillonner le cidre local, pas mal du tout !

Retour chez Nisa à la nuit tombée pour une douche et un thé, qui se prolonge avec la pomme – tatopani (eau chaude – surprenant, cette habitude des Népalais de mélanger l'eau de vie avec de l'eau chaude) pendant que Phinjo se met aux fourneaux dans sa veste toute propre.

Marpha
Marpha
Marpha
Marpha
Marpha

Marpha

Ce soir, la cuisine de Nisa s'anime avec les hommes du quartier venus boire une tasse de dudh chiya en commentant les affaires courantes. Phinjo m'a préparé de la soupe à l'ail (prophylaxie rétroactive de l'AMS?) et une belle assiette de mo-mos légumes, sans tricher, je l'ai vu tout préparer à partir de rien.

Les commentaires vont bon train, appuyés de grandes rasades de dudh chiya. Nisa a sorti ses derniers beignets de Tihar pour l'occasion. L'ambiance tranche résolument avec la soirée au Snow Leopard il y a neuf ans !

Discussion d'organisation avec Chandra: on a « gagné » cinq jours sur le programme, il épate tous ses copains en leur disant qu'on a traversé en huit jours. On continue avec un zigzag en « homestay » jusqu'à Pokhara.

Basse Kali Gandaki

11 novembre: départ tôt pour la station de bus au bout de Marpha: les bâtiments en béton ont poussé au bord de la piste poussiéreuse. Le tenancier gère les places par téléphone avec Jomsom, c'est un peu mystérieux. Le téléphone et la calculatrice sont emballés dans du plastique contre la poussière. La boutique propose aussi des produits locaux, surtout du rakshi de pommes.

8h30, les bus commencent à arriver dans leurs nuages. Chandra me pousse dans un bus, pas de place assise, je me cramponne entre les sièges, plié en deux. Ces bus sont miniatures, comme les maisons. Ils ont l'air gros du dehors, mais vraiment il y a peu de place dedans. En plus, la piste est très sommaire et ça secoue dans tous les sens. Expérience peu concluante même si un changement à Larjung permet de poser une fesse sur la roue de secours, au milieu du passage après la porte d'entrée.

On passe devant la cascade de glace du Dhaulagiri en l'apercevant à peine, on rate le dégagement sur l'Annapurna 1 et les gorges de la Kali Gandaki. Un peu frustré en arrivant tout poussiéreux à Tatopani. Explication tendue avec Chandra quand il me propose de continuer en bus demain sur Beni et d'y dormir... et qu'il me présente une facture clairement gonflée pour le bout de Marpha à Tatopani.

Tatopani
Tatopani
Tatopani

Tatopani

Bon, pas la peine de bouder, on va se tremper dans le bassin d'eau chaude, et même avec une Gurkha glacée. Ça détend. Tout un petit monde, ces bains: enfants, touristes qui entrent dans l'eau tout habillés sous les regards réprobateurs (un Allemand même en sandales!), petites vieilles, jeunes dames... Le lendemain matin quand on part, c'est plein aussi.

Soirée tiède, une vue sur le Nilgiri Sud entre les nuages qui se sont formés sur les sommets. Discussion avec deux jeunes Aixois, ils confirment qu'il existe bien un itinéraire de randonnée dans la vallée, en évitant la piste, sa poussière et ses bus. Re-explications avec Chandra, un peu tendue au début, une variante Ghorepani est écartée, on continue demain en bus et on ne s'arrête pas à Beni.

12 novembre. Les nuages d'hier soir se sont dissipés, les mauvaises pensées aussi espérons-le. Ça manque un peu de vues directes sur le Nilgiri Sud, l'horizon est perturbé par fils électriques ou végétation. Plutôt la végétation, heureusement, depuis la table du déjeuner du Trekker's Inn.

Quelques mètres jusqu'à l'arrêt de bus, un peu d'attente et c'est reparti, avec un siège cette fois. Les inscriptions « deluxe », « free wifi », « air conditioned » sur les bus sont 100% fantaisie; le « please horn » est sérieux, lui.

Bus de la Kali Gandaki
Bus de la Kali Gandaki

Bus de la Kali Gandaki

Les gorges de la Kali Gandaki au-dessous de Tatopani sont très encaissées, sombres, la piste et ses bords sont poussiéreux, pas vraiment le plus bel endroit. Le bus tape, craque, les suspensions vont en butée. Ça penche parfois de manière peu rassurante vers la rivière, mais soyons zen, une des roues a tous ses écrous.

Quelques kilomètres en amont de Beni, une conduite d'eau en cours de pose... sans commentaires.

Trois heures de piste de Tatopani à Beni... Retour à la case départ de la promenade. Toujours aussi poussiéreuse, cette station de bus, même si elle est au soleil maintenant. Un Nepali thali et on embarque dans le même taxi que mardi dernier, direction Pokhara. On débarque à Kande, sur le col 30 km avant Pokhara.

Australian camp et Dhampus
Australian camp
Australian camp
Australian camp
Australian camp
Australian camp
Australian camp

Australian camp

Depuis Kande, une heure de montée énergique jusqu'à la colline d'Australian camp qui domine Pokhara au loin, face à la chaîne des Annapurnas, jusqu'au Manaslu au fond. Le Machapuchhre aussi est là, mais fait son capricieux, se cache derrière les nuages.

On s'installe dans le lodge en dur, grande chambre avec commodités en suite. La croupe à côté est occupée par des tentes et une buvette, c'est de là que la vue est bien dégagée. Un très beau coucher de soleil, des bandes de jeunes sont venues passer le samedi soir ici en haut, avec caisses de Tiger, very strong beer. Un vol de vautours tourne dans le ciel. La fin de soirée se passe à finir le chiang de Marpha, avec un guide de Pokhara bien allumé qui raconte les sadhus de 2ème catégorie, moines vagabonds mendiants qui s'occuperaient surtout de consoler les veuves.

Australian camp
Australian camp
Australian camp
Australian camp
Australian camp

Australian camp

13 novembre. Matinée tranquille: debout avant 6h pour voir le soleil se lever sur les montagnes, puis tout doucement rangement, déjeuner et départ. On est sur le parcours long de l'Annapurna base camp. En faisant des détours, Chandra parvient à tirer le chemin jusqu'à Dhampus à 1h30: descentes en escaliers et chemins dallés dans la forêt avec vues sur l'Annapurna Sud, le Machapuchhre, le Gangapurna, les Annapurnas 2 et 4. Promeneurs locaux du dimanche, groupes venus bivouaquer dans les clairières. Le pied gauche tient, je fais quand-même attention à comment je le pose. Arrivée à Dhampus, village étiré le long de la crête.

On s'installe au Gurung Cottage, une grande belle chambre à l'étage de l'annexe avec commodités, 2ème nuit de suite... et linge de bain fourni ! Petite lessive, session dessin et fort bon dîner.

Dhampus
Dhampus
Dhampus
Dhampus
Dhampus

Dhampus

Tout de suite après le dal bhat, départ pour une petite promenade mixte sightseeing et écotourisme. Le Dhaulagiri pointe derrière la crête au nord-ouest. C'est un coin de petite agriculture, minuscules champs de blé, riz, maïs, millet en terrasses, avec carrés de légumes, mais l'évolution va vers le tourisme local: les gens de la ville viennent trouver l'air pur, la tranquillité et la vue sur les montagnes. Petite discussion en promenade sur les ethnies et castes. Le système de castes n'est pas enterré !

Dhampus
Dhampus
Dhampus
Dhampus
Dhampus

Dhampus

Dhampus
Dhampus
Dhampus
Dhampus
Dhampus
Dhampus

Dhampus

En pays Gurung, les maisons sont en pierre taillée jointoyée à la terre crue. Les boiseries peuvent être assez travaillées selon le standing de la maison.

Fin d'après-midi tranquille après la promenade: bonne douche chaude solaire, session wifi avec bonne connexion, quelques trous dans les nuages pour encadrer les sommets au coucher du soleil. Dans ces lodges, ce n'est plus Phinjo qui cuisine, et Chandra s'est mis en tête de varier mon régime. Hier des « röstis » au fromage pas très convaincants, mais ce soir une belle soupe aux légumes tout frais, et des nems géants avec petite salade et frites, tout très bon, pommes de Marpha pour le dessert. Un jeune regarde des vidéos fondamentalistes chrétiennes complètement hallucinées sur son téléphone.

14 novembre. Nuit presque bourgeoise dans cette grande belle chambre du Gurung Cottage. Le chant du coq annonce le moment de se lever pour le spectacle du lever de soleil sur les sommets, de nouveau les nuages de la veille se sont dissipés.

Après le déjeuner, deux heures et demie de marche: remontée sur le haut de Dhampus, puis descente raide par le versant au soleil à travers villages et rizières jusqu'au fond de la vallée, traversée de la Yamdi khola, remontée de l'autre côté jusqu'à la route de Pokhara.

Naudanda et Sarangkot

On suit plus ou moins la crête hors de la route le long de Naudanda, gros village étiré sur le haut de la colline. Enfants sur le chemin de l'école, poules avec poussins et poulettes sous des paniers retournés pour les protéger des vautours et milans, beaucoup de nouvelles constructions en béton, à étages, qui viennent remplacer les maisons traditionnelles. Pokhara est devant, en bas à droite.

On revient en pays dévot: prolifération de petits sanctuaires en bord de chemin et images pieuses sur les fontaines.

Khadagaun, Kastikot, Himalayan villa, home stay, organic food, on pose les sacs pour le moment. Un brahmane fait des pujas élaborées: fumée, guirlandes de fleurs, tintement de clochettes. Une fois fini, il vient décorer Chandra, Phinjo et les passants. Je décline poliment la décoration mais accepte des tranches de mandarines.

Naudanda, Kastikot
Naudanda, Kastikot
Naudanda, Kastikot
Naudanda, Kastikot
Naudanda, Kastikot
Naudanda, Kastikot

Naudanda, Kastikot

Un dal bhat plus tard, on repart par le chemin au sud de la crête, plutôt en pente régulière. Un peu poussiéreux mais pas trop de circulation. 1h30 de marche et nous voilà au bout de la crête à Sarangkot, lieu d'excursion de tout Pokhara. Installation au Mountain view. Discussion photo avec un Tchèque avec reflex Canon plein format et qui travaille en RAW. Il raconte qu'il vient de faire le tour du Manaslu, et qu'il y a un chantier de route y compris liaison avec la Chine par le col...

Kastikot, Sarangkot
Kastikot, Sarangkot
Kastikot, Sarangkot
Kastikot, Sarangkot
Kastikot, Sarangkot
Kastikot, Sarangkot

Kastikot, Sarangkot

Montée surérogatoire en haut de la colline, point de vue aménagé, tourisme 90% local, les gens font des selfies inspirés. Depuis ici, le Dhaulagiri sort bien derrière les crêtes. Les autres montagnes de ces derniers jours y sont aussi, avec le Manaslu un peu plus présent.

Plein de parapentes dans le ciel, moins de vautours.

Le soleil se couche sur les collines du bas-Népal. Fin d'après-midi tranquille après la douche et une Gurkha. Bavardages avec un grand Bavarois qui se promène au Népal depuis 30 ans. Dal-bhat avec vodka Ruslan, sans eau chaude pour moi... Chandra est vraiment difficile à comprendre quand il a un verre dans le nez. Re-bavardages, dodo.

Sarangkot, lune géante, lever de soleil sur le Dhaulagiri 1
Sarangkot, lune géante, lever de soleil sur le Dhaulagiri 1
Sarangkot, lune géante, lever de soleil sur le Dhaulagiri 1
Sarangkot, lune géante, lever de soleil sur le Dhaulagiri 1
Sarangkot, lune géante, lever de soleil sur le Dhaulagiri 1
Sarangkot, lune géante, lever de soleil sur le Dhaulagiri 1

Sarangkot, lune géante, lever de soleil sur le Dhaulagiri 1

15 novembre. Coucher de la lune géante et lumières du soleil levant sur le Dhaulagiri et l'Annapurna Sud depuis la terrasse du Mountain view. Le patron passe pour tout astiquer. Il y a du stratus sur Pokhara, et des brumes s'étirent dans la vallée là-dessous. Sinon, c'est encore une très belle journée qui s'annonce.

Descente sur Pokhara
Descente sur Pokhara
Descente sur Pokhara
Descente sur Pokhara
Descente sur Pokhara
Descente sur Pokhara
Descente sur Pokhara

Descente sur Pokhara

Pokhara et route pour Katmandou

Dernier gros oralo de Sangarkot à Pokhara: dégringolade par des escaliers raides entre les maisons, puis dans la forêt épaisse, puis les champs et les guest-houses, puis au bord du lac de Pokhara. Une série de villages tout à fait civilisés, enfants au départ pour l'école, puis un grand bout de bord de lac clôturé, interdit aux motos. On arrive à Pokhara comme ça, tout doucement, et deux heures seulement après le départ on s'installe au Rustika guest house, tenu par une famille de Marpha.

A peine installé, promenade du matin pour retourner à l'embarcadère du temple Barahi, un peu changé depuis 2007. Maintenant, la plus grande partie du transport de pèlerins se fait en catamarans couverts « have a kit-kat ». Sinon, c'est la même grosse animation colorée. Retour au Rustika pour un très bon dal bhat. La chaleur et l'humidité frappent: bonne envie de sieste après dîner.

Pokhara
Pokhara
Pokhara
Pokhara
Pokhara

Pokhara

On ne va quand-même pas passer l'après-midi au lit ! Re-départ pour le bord du lac, cette fois en direction de la rivière, une fois les heures chaudes passées. Un petit bout en aval, il y a un parc tout à fait charmant, paisible. Les touristes s''agglutinent sur les embarcadères, les locaux se promènent, discutent, pêchent, content fleurette. Discussion détendue avec un batelier attiré par mes petits dessins. Retour en ville, mini-shopping, jus de grenade puis au Rustika, téléphone à la maison, douche et préparation des petites enveloppes pour Chandra et Phinjo.

Route de Pokhara à Katmandou
Route de Pokhara à Katmandou
Route de Pokhara à Katmandou
Route de Pokhara à Katmandou
Route de Pokhara à Katmandou

Route de Pokhara à Katmandou

16 novembre. Pas la meilleure nuit, un peu trop de rakshi hier soir pour arroser les petites enveloppes. Et puis ça fait tout bizarre de retrouver des draps. Chiya du matin, porridge aux pommes et un coup de taxi jusqu'à la station de bus. Chargement, on se retrouve à côté du couple français de Kastikot. Le bus est nettement plus confortable que ceux de la Kali Gandaki, heureusement: c'est parti pour six à sept heures... Pokhara – Katmandou à 30 km/h de vitesse de base, poussière et cahots.

Pas question de lire ou de faire des dessins, ça bouge trop. Reste à observer et à somnoler. La classe tourist bus doit donner des droits particuliers en matière de dépassement. En tout cas, le chauffeur en abuse, fait des manœuvres hardies. Les motos se faufilent là au milieu.

Arrêt à Malekhu pour dîner, dernier Nepali thali avec Chandra et Phinjo. Passage du col en file avec les camions et autres bus, des travaux de réparation de fissures sur la route n'arrangent pas la circulation.

Katmandou

Arrivée très poussiéreuse à Katmandou, un petit bout à pied pour se réveiller et installation à l'hôtel Thamel. Tour du soir à Thamel, souper correct au Pilgrim's garden. Ouf, crevé ! Retour à l'hôtel et dodo.

Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square

Katmandou, Durbar square

17 novembre. Début des opérations dans le calme. Deux tentatives chez Shankar puis tant pis, je fais quelques mètres jusqu'à Durbar square. C'est un peu triste de voir les dégâts du tremblement de terre de 2015. Des bâtiments entiers sont par terre. La grande pagode du centre de la place, il n'en reste que le socle. Des courageux tamisent les débris à la recherche de morceaux à récupérer. Sinon c'est toujours la même foule de sadhus de 3ème catégorie (astiquent le touriste plutôt que les veuves), vendeurs de flûtes et tout ça.

Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square

Katmandou, Durbar square

Une bonne assiette de mo-mos au Little door café, sur les toits qui dominent Durbar square. Détour par les parcs de l'est pour rentrer à Thamel: pas la réussite, parcs fermés et lac vidé ! Mais les explorations dans les rues très peuplées sont couronnées de succès: j'ai trouvé une chemise de sport marquée Népal pour Florian. A Thamel, shopping divers, débriefing avec Shankar et retour à l'hôtel pour la fin d'après-midi.

Katmandou
Katmandou
Katmandou
Katmandou

Katmandou

Petite mise en ordre, session wifi et gin-mangue à l'hôtel, puis sortie avec Susan, assistant de Shankar, guide aussi à l'occasion. Il m'emmène au Thamel house assez tôt pour qu'on ait une table en bas. Tout est meetosa bien sûr, et Susan assure que c'est le meilleur restaurant de Thamel. Il dit même le meilleur du Népal, mais il exagère peut-être.

En sortant, encore un tour de photos de nuit des boutiques de Thamel et incroyable, je tombe sur une autre chemise de cricket pour Florian.

Un peu trop acclimaté au régime trek, je m'endors tout seul à partir de 20h... Bon, de toute façon les plaisirs de Thamel by night ne m'attirent pas trop. Au dodo pour cette dernière nuit au Népal.

Un coup d'aile au-dessus du Dhaulagiri

18 novembre. Démarrage tranquille, Shankar m'envoie le taxi pour 9h30. Déjeuner, bouclage du paquetage, départ pour l'aéroport par les petites rues, enregistrement et embarquement sans histoires. J'ai un siège côté Dhaulagiri comme réservé... et personne à côté ! Spectacle de montagnes après le décollage, vue directe de la vallée de la Myagdi, puis je tape dans le choix de films de Turkish: Di Caprio, Everest bien sûr et un vieux Cage.

Coup d'aile sur le Dhaulagiri
Coup d'aile sur le Dhaulagiri

Coup d'aile sur le Dhaulagiri

Encore quelques belles vues sur l'Anatolie enneigée du côté d'Erzurum, puis la descente sur Istanbul, coup d’œil sur la Corne d'Or au soleil couchant. Changement d'avion sans misères à Istanbul, toute une rangée pour moi dans l'avion pour Genève, un coup de train pour Lausanne où Émilie vient me chercher... Un gros dodo au bout de cette longue journée.

Détails pratiques

Je recommande absolument l'agence Adventure Magic de Shankar Pandey qui m'a organisé ce magnifique voyage, et m'en avait déjà préparé un très beau trois ans plus tôt: info@adventurehikenepal.com ou directement le site web http://www.adventurehikenepal.com

Ne même pas penser à faire cette promenade sans un guide compétent et expérimenté!

Chandra le guide est un peu étonnant avec son attitude d'homme de haute caste, mais les gens sont comme ça. En tout cas, il n'a jamais hésité sur le chemin et ne nous a jamais engagés dans des coups foireux, sauf le bus de Marpha à Tatopani. J'ai trouvé Phinjo extrêmement sympathique, efficace et courageux. Phinjo est guide, rappelons-le. Je comprends que Chandra et Phinjo prennent des engagements directement aussi, sans passer par Shankar.

Comme pied-à-terre à Katmandou, l'hôtel Thamel est tout à fait bien, et à deux pas de l'excellent restaurant Thamel house.

Pour le shopping d'affaires de randonnée à Katmandou, une très bonne adresse: la boutique Sonam dans le haut de Thamel, http://www.sonamtrekking.com/index.htm: matériel de bonne qualité, conseils compétents et prix corrects.

Pour aller jusqu'au Népal, Turkish propose les meilleurs horaires en venant d'Europe, et le service est très décent.

Pour les amateurs de linguistique, le vocabulaire de survie de Nepali Ann: http://the-voyagers.tripod.com/language.htm

Thierry, novembre 2016

Partager cet article
Repost0
30 août 2014 6 30 /08 /août /2014 07:39

Randonnée himalayenne, tour du massif des Annapurnas à pied en 17 jours: départ de Besishar à 760 m, montée au Thorung La à 5'416 m et descente à Birethanti à 1025 m, une grande variété de paysages et d'ambiances. Plein de bons souvenirs malgré un comptable pingre, un groupe trop grand un peu tyrannique pour la nourriture en commun et un assistant-guide très entreprenant. Bon, il faut ça pour grandir, après celle-ci j'ai continué surtout avec des randonnées en solo... Et je suis retourné au Népal en 2013 pour trois semaines magnifiques, voir dans la même série la randonnée dans le Khumbu.

2007, un gros tas de vacances en retard en sortant des études d'un gros projet. J'avais fait plusieurs randonnées plutôt réussies avec Club Aventure, maintenant Huwans, j'avais une envie d'altitude et de marche longue, je me dis, le Népal, pourquoi pas? Et c'est décidé pour novembre.

Départ

C'est parti! Du 2 au 4 novembre, voyage d'approche avec nuits à Paris et Doha. A Paris, je repère à l'embarquement Nicolas et Catherine, partis pour le même voyage. A Doha, j'essaie de les retrouver, et de repérer les autres, mais introuvables. Je me débrouille mal et passe une nuit pas très confortable dans les salles d'attente de l'aéroport.

Népal, tour du massif des Annapurnas, de Besishar à Birethanti par le Thorung La, 5416 m

Népal, tour du massif des Annapurnas, de Besishar à Birethanti par le Thorung La, 5416 m

Arrivée à Katmandou

Le 4 novembre, en arrivant à l'aéroport, immigration avec petits yeux et je trouve le reste du groupe et Rudra le guide venu nous chercher et nous installer à l'hôtel Manaslu.

Dégustation de mo-mos poulet-gingembre et sortie en groupe dans le quartier trappe à touristes de Thamel: marchands de rue collants et uniformes rigolos des gardes du palais royal.

Sur une terrasse sur les toits de Thamel, présentations, en-cas, une bonne bière Népalaise et session cartes postales.

En rentrant à l'hôtel, je passe chez le barbier pour une boule à zéro, le grand show. Le barbier a l'air d'un guerrier Ghurka à la retraite, termine avec un massage énergique du crâne, nuque, épaules et bras. Le grand bien-être avant un grand dodo de récupération.

De Katmandou à Besishar

Départ de l'hôtel à 6h dans la grosse circulation du matin, montée au-dessus de la vallée vers l'est, passage d'un col à 1500 m et descente dans la vallée de la Khani khola: champs en terrasse, bananiers (bonnes petites bananes acidulées à la pause). Au bord de la route, des femmes ramassent et concassent à la main des galets de rivière. Les camions sont décorés gaiement, la route est ponctuée de sanctuaires de Ganesh et de publicités pour les whiskies locaux: Playboy, 100 pipers, Caliber, Super hit XXX... Tout ça dans la brume matinale.

Une autre pause sur un marché de poissons séchés, très savoureuse salade de riz, lentilles et piments servie sur une feuille de papier.

Népal, de Katmandou à Besishar

Népal, de Katmandou à Besishar

Le soleil nous rattrape dans les gorges. Les pentes sont raides et boisées, il y a des fermes sur les hauteurs.

A Dumre Bazar, dernier gros embouteillage et on dégage vers le nord, en remontant la vallée de la Marsyangdi. C'est plus calme: récolte et battage de riz.

Enfin, après 7h de route, on arrive à Besishar, 800 m.

En remontant la Marsyangdi, de Besishar à Tal

Après un poulet masala (premières protestations des palais douillets du groupe), départ à pied sur un chemin carrossable pour deux heures de marche jusqu'à Bhulbhule, avec quelques passages à gué et quelques ponts suspendus branlants.

Au premier gué, rencontre inattendue, un crabe dans un creux de rochers!

A l'entrée dans l'Annapurna preservation area, tout d'un coup les lodges prolifèrent.

Bhulbhule, installation au Arjun hotel qui domine la rivière et présentation complémentaire des assistants guides Niroz, Jack, Maila, Tulsi et du sirdar Sun Bahadur.

Népal, Bhulbhule, 850 m et crabe des Himalayas
Népal, Bhulbhule, 850 m et crabe des Himalayas

Népal, Bhulbhule, 850 m et crabe des Himalayas

6 novembre: passé une bonne nuit sous un retour de mousson; pas senti le tremblement de terre ni les araignées géantes du lodge qui en ont traumatisé d'autres.

Après un déjeuner copieux, départ tout doucement (bistari, le terme viendra) en remontant la vallée dans l'ombre. Le temps se remet gentiment au beau. Rizières, cascades, petits villages aux rues pavées en escaliers. Arrêt-chiya à Ngadi (prononcer Gadi). Il fait chaud et humide, avec les premières vues de neige dans les nuages.

Ngadi, 920 m

Zam-zam (en avant)! Par un sentier muletier dans la forêt tropicale, un premier raidillon (ukalo) et arrêt fruits secs (giraguri) sur un petit replat, avec chants d'insectes et d'oiseaux dans la forêt.

Népal - Marsyangdi, Ngadi
Népal - Marsyangdi, Ngadi

Népal - Marsyangdi, Ngadi

Le raidillon continue en escaliers en rive gauche de la Marsyangdi. Beaux papillons et fleurs. On rejoint les porteurs pour la pause-dîner à Bahun-Danda, hôtel "Superb view"

Bahun Danda, 1300 m

La vue sur le dessin, c'est vers le sud. La "superb view" est sur le Mont Phungi vers le nord mais c'est un peu bouché.

Népal, tour des Annapurnas
Népal, tour des Annapurnas

Depuis Bahun Danda, un raidillon de descente (oralo) pour rejoindre la rive gauche, chemin à flanc de coteau dans les rizières. Le riz est coupé, mis à sécher en plaques sur les murs. Les bouts raides sont en escaliers de pierre. Des porteurs passent, très chargés, en petites sandales. Les mules sont décorées.

Népal, Marsyangdi

Népal, Marsyangdi

La ¨vallée est assez large. Sur la rive droite il y a en haut des villages haut perchés et rizières en terrasses, en bas des travaux routiers. Bientôt les touristes viendront en 4x4, mais il y aura aussi un peu plus de facilités pour la vallée...

Garmu Phant, 1100 m

Arrivée à Garmu Phant (prononcer Garmou Pant), Rainbow restaurant, hotel & lodge, avec une petite usine hydroélectrique en contrebas.

Népal, Marsyangdi, Garmu Phant
Népal, Marsyangdi, Garmu Phant

Népal, Marsyangdi, Garmu Phant

Groupe de couche-tôts! Je me retrouve à lire au lit à 22h30 comme un vieux couple avec Geoffrey, puis une bonne nuit malgré les vapeurs colloïdes des toilettes juste à côté de la chambre.

7 novembre: déjeuner et zam-zam. On passe un pont suspendu puis un bout ukalo en rive droite de la Marsyangdi. Montée dans la forêt tropicale, moite et nuageux mais les insectes n'embêtent pas. Le chemin est vallonné: ukalo, oralo. A 9h, on croise des écoliers en uniforme qui descendent à l'école. Ils ont un horaire continu de 10h à 16h avec une heure de pause.

Dorali, 1210 m et Jagat, 1230 m

Une petite pause à Dorali, la petite fille des aubergistes est très intéressée par mes dessins, puis on continue un bout jusqu'à Jagat village. Pause giraguri à Jagat, bourg de la vallée. Devant l'hôtel Mont Blanc, une famille est occupée à se chercher les poux parmi.

Népal, Marsyangdi, Dorali
Népal, Marsyangdi, Dorali

Népal, Marsyangdi, Dorali

A Jagat, thé Népalais avec cardamome, lait et sucre. Pas encore de beurre de yak. Le temps reste couvert, il pleut quelques gouttes.

Chymche, 1230 m

Le sentier continue en rive droite, ukalo, il y a de plus en plus de rayons de soleil. On fait une petite pause à l'entrée de Chymche: gros centre, école et poste.

Népal, Marsyangdi, Jagat
Népal, Marsyangdi, Jagat

Népal, Marsyangdi, Jagat

Népal, Marsyangdi, Chymche
Népal, Marsyangdi, Chymche

Népal, Marsyangdi, Chymche

Après Chymche, on descend au bord de la Marsyangdi. Il y a une mini-usine électrique avec turbinette Pelton et génératrice asynchrone. On passe un grand pont suspendu puis on part ukalo en rive gauche, avec un très beau massif en face. Au bord du sentier, touffes de chanvre séché et buissons de poinsettias.

A Tal Phedi (prononcer Pedi), il y a une embuscade des maoïstes. Le commissaire nous fait un discours et le caissier perçoit une contribution volontaire de 100 rupees par jour, contre reçu, pour soutenir les forces armées parallèles.

On continue par un passage aménagé dans la falaise et on descend sur Tal.

Tal, 1600 m

Tal, avec mur de manis (bénédictions bouddhistes, on change de zone) à l'entrée, pierres gravées et peintes. On s'installe au Paradise Hotel.

Népal, Marsyangdi, Tal Phedi, Tal
Népal, Marsyangdi, Tal Phedi, Tal

Népal, Marsyangdi, Tal Phedi, Tal

AuParadise Hotel, bon souper, dal bhaat (lentilles et riz) avec poulet masala et légumes, De nouveau, ça grince des dents du côté des amateurs de cuisine française, même si le masala n'est vraiment pas fort.

En remontant la Marsyangdi, de Tal à Manang

8 novembre: après une bonne nuit, le ciel est presque dégagé le matin, mais ça se couvre rapidement.

Népal, Marsyangdi, Tal
Népal, Marsyangdi, Tal

Népal, Marsyangdi, Tal

Zam-zam! Sortie de Tal par un portique à trois stèles rouge pour puissance, blanche pour compassion et bleue pour sagesse. L'ensemble protège le village contre inondations, maladies et autres désagréments. Il y a aussi des moulins à prières, à laisser à sa droite!

On s'engage dans les gorges, avec plusieurs beaux ponts, dont un financé par Helvetas. Les villages s'espacent, la forêt tropicale disparaît peu à peu, devient buissons et conifères. Le fond de l'air devient frais. On supporte un pull à la pause.

Manaslu View, 1740 m
Népal, Marsyangdi, Manaslu View
Népal, Marsyangdi, Manaslu View

Népal, Marsyangdi, Manaslu View

Dharapani, 2000 m

A Dharapani, on s'arrête pour le thé, aussi pour admirer l'arbre à sécher les chaussettes. Les portiques à trois stèles et les moulins à prières se sont généralisés aux entrées et sorties des villages. On entre aussi dans la région des stupas.

Népal, Marsyangdi, Dharapani
Népal, Marsyangdi, Dharapani

Népal, Marsyangdi, Dharapani

A la sortie de Dharapani,il y a un grand pont sur la Marsyangdi, puis on suit une bonne piste en rive droite: montée régulière dans la vallée. La dernière mousson a un peu ravagé le terrain. On s'arrête pour dîner à Danaque.

Népal, Marsyangdi, Dharapani
Népal, Marsyangdi, Dharapani

Népal, Marsyangdi, Dharapani

Zam-zam! Dans Danaque, un joli petit temple avec moulin à prières géant et portraits très colorés tout autour. un grand mur de manis aussi, puis on monte droit vers les nuages en suivant un troupeau de chèvres.

Il fait de plus en plus vivifiant, c'est carrément la pluie: petit arrêt en bas de Temang pour mettre le uhu, et suite de l'ukalo en escaliers dans la forêt.

Une petite usine hydroélectrique en construction avec turbine crossflow de Kathmandu Electric Works, et une petite fenêtre de ciel bleu pour encadrer le Manaslu quelques secondes.

Temang, 2600 m

Changement de saison sur le replat de Temang: les feuillus tournent au doré et le sol est couvert de feuilles mortes.

Népal, Marsangdi, Temang
Népal, Marsangdi, Temang

Népal, Marsangdi, Temang

Installation au Royal Garden hotel & restaurant, dans une jolie petite chambre de chalet suisse y compris l'odeur de bois (pour une fois, la chambre est loin des toilettes). Le coup de frais se fait sentir: 12°C dans la chambre. La douche est approximative avec eau glacée, seau d'eau chaude et niveau qui monte à cause de l'écoulement bouché. En fin d'après-midi, une trouée dans les nuages montre la neige pas loin du côté de l'Annapurna 2.

La pluie s'aggrave; Rudra nous promet le beau temps pour demain. Bon, tout ce qui tombe ce soir ne tombera pas demain... La pluie devient déluge pendant le souper puis tout à coup ça se dégage et le ciel est étoilé au moment d'aller se coucher. Une bonne nuit à 8°C dans la chambre, sac de couchage fermé à 50%.

Népal, Marsangdi, Temang

Népal, Marsangdi, Temang

9 novembre: le petit matin est frais. Les nuages sont remontés, il y a de la neige fraîche sur la pente du côté des Annapurnas. Le Manaslu se cache derrière ses nuages. Zam-zam!

On monte tout doucement dans les pins pour arriver sur un petit plateau avec singes blancs et quelques champs. Une descente, passage d'un pont en câbles et ukalo dans un bon rayon de soleil jusqu'au replat de Thanchok avant Chame. Le temps est agréable. Un chien berger tibétain est en pleine méditation sur un banc. Les écoliers sont en route, sans uniforme.

Népal, Marsangdi, Temang, Thanchok
Népal, Marsangdi, Temang, Thanchok

Népal, Marsangdi, Temang, Thanchok

Thanchok, 2640 m

Le chemin descend sur Thanchok village puis continue vallonné en rive droite dans une forêt alpine légère. Des cavaliers passent, leurs chevaux garnis de grelots.

Le rayon de soleil disparaît, les sommets se bouchent. A Koto, check-point, contrôle des permis de randonnée.

Népal, Marsangdi, Thanchok

Népal, Marsangdi, Thanchok

Koto, 2600 m

Plusieurs sanctuaires et un gros moulin à prières. Un groupe fait bruyamment tripot devant. Les enfants s'amusent avec le moulin et se font chasser par les adultes. Il y a un beau mur de manis aussi.

Le chemin continue jusqu'à Chame, gros bourg de la vallée.

Chame, 2670 m

Il y a un moulin à prières hydraulique, entraîné par un rouet volant, cassé. Il y a des boutiques, je m'offre deux t-shirts sèche-vite North face, marqués A1 bien sûr (sept ans et pas mal d'heures de marche plus tard, ils sont encore comme neufs), et un bonnet polaire. Les autres optent pour des bonnets tricotés en grosse laine.

Népal, Marsyangdi, Koto, Chame

Népal, Marsyangdi, Koto, Chame

La sortie de Chame est décorée avec un bel ensemble pont, mur de manis et stupa. La piste monte doucement en rive droite. Il y a des ânes, on n'en voyait pas plus bas. Le temps est gris et frais.

Talekhu, 2750 m

On s'arrête à Talekhu pour dîner. Dehors, il pleut à seaux mais ça se calme quand on a fini. Des enfants viennent chanter pour quelques rupees pour Tihar, fête des lumières. On repart. La piste continue en rive gauche, emportée sur de grands bouts. Sur l'autre versant, une avalanche descend de l'Annapurna 2. Il y a une grande tirée jusqu'au prochain village.

Bhratang, 2870 m

Les maisons sont tout en pierres. Sun Bahadur nous distribue des pommes blettes, mais les mules ne sont pas difficiles.

Népal, Marsyangdi, Talekhu
Népal, Marsyangdi, Talekhu

Népal, Marsyangdi, Talekhu

La piste toujours, de plus en plus ukalo. Au détour d'un talus, une belle vue ensoleillée vers l'avant, et l'Annapurna 2 se découvre quelques secondes entre les nuages. On traverse la Marsyangdi sur un pont de câbles - l'ancien pont en bois est cassé, puis c'est un bon ukalo en rive droite. On fait une petite pause sur un replat à 3060 m.

Encore un petit coup ukalo dans la forêt. Le soleil s'est couché, le froid vient mais il y a de belles lumières entre deux nuages sur la crête du Pisang Peak, un petit 6000 m.

Dukur Pokhari, 3100 m

On passe un sanctuaire dispersé dans la forêt, un nouveau replat à 3160 m et c'est la descente sur Dukur Pokhari et l'installation au Trekker's inn guest house, annoncé comme confort sommaire mais pas si grave que ça. Il fait 5°C dehors, pas plus dans la chambre. On soupe à la chaleur du calo à bois, une soirée chansons s'amorce mais les porteurs, qui dorment autour du calo, nous poussent dehors à 20h30.

Népal, Marsyangdi, Dukur Pokhari
Népal, Marsyangdi, Dukur Pokhari

Népal, Marsyangdi, Dukur Pokhari

Resam piriri

Resam piriri

Oudera dzanqui

Dan dama basam

Resam piriri

Le foulard blanc flotte au vent (bis)

Je viens en volant ou

Reste dans la colline?

Le foulard blanc flotte au vent.

10 novembre: petit matin frais et radieux après une bonne nuit. -1°C dans la chambre, le t-shirt mouillé hier n'est pas sec mais gelé. Danger verglas aux toilettes!

L'aube donne de belles lumières sur les sommets avec panaches de neige soufflée. Tout est givré. Les porteurs se promènent en schlappis mais viennent se chauffer les doigts de pieds devant le calo.

Zam-zam! Départ au plat dans le givre, mais doucement, bistari: ne pas forcer en altitude.

On arrive tout de suite à Dukur Pokhari, le lac des tourterelles, qui fait miroir pour les lumières du petit matin sur les montagnes. On passe un petit pont et on monte, ukalo vers Upper Pisang, joli village de pierres. Des génisses se battent dans le pré.

Népal, Marsyangdi, Dukur Pokhari
Népal, Marsyangdi, Dukur Pokhari

Népal, Marsyangdi, Dukur Pokhari

Upper Pisang, 3260 m

En haut de Pisang, il y a un temple bouddhiste, fermé, avec très belle perspective sur l'Annapurna 2. En repartant, un beau mur de manis.

On s'engage sur un sentier balcon dans une forêt d'altitude, pins et genévriers. En passant en rive gauche, on a quitté le chemin principal. On se retrouve seuls, sans autres randonneurs. On arrive à un vieux mur de manis avant d'attaquer le prochain ukalo.

Népal, Marsyangdi, Upper Pisang
Népal, Marsyangdi, Upper Pisang

Népal, Marsyangdi, Upper Pisang

Mais avant, arrêt giraguri, et deux chacals viennent faire coucou; puis c'est la montée, une bonne bavante, ukalo en lacets jusqu'à Ghyaru.

Ghyaru, 3670 m

On s'arrête sur une terrasse au soleil pour un sirop de citron chaud, petit tour de village puis dîner, toujours au soleil, avec des flocons de neige qui volent. L'Annapurna 2 reste dégagé. Au moment du thé, il nous fait une grosse avalanche. L'Annapurna 3 est dégagé aussi, plus vers la droite.

Népal, Marsyangdi, Ghyaru, vues sur Annapurna 2 et Annapurna 3
Népal, Marsyangdi, Ghyaru, vues sur Annapurna 2 et Annapurna 3

Népal, Marsyangdi, Ghyaru, vues sur Annapurna 2 et Annapurna 3

Pour l'après-midi, le sentier balcon part de Ghyaru face aux Annapurnas 2 et 3. L'Annapurna 4 et le Gangapurna sont un peu plus loin. Au bord du sentier, les premiers yaks, et des chèvres sauvages, puis c'est la descente sur Ngawal.

Toute la journée était ensoleillée!

Népal, Marsyangdi, de Ghyaru à Ngawal
Népal, Marsyangdi, de Ghyaru à Ngawal

Népal, Marsyangdi, de Ghyaru à Ngawal

Ngawal, 3600 m

Un vent fort et glacé se lève dès le coucher du soleil. Dzaro boyo, il fait froid!

Installation à l'hôtel Shanti, plus que sommaire. A côté, il y a un moulin à prières monumental actionné par roue hydraulique. Le ruisseau qui coule au milieu de la roue est la seule alimentation en eau du village, et a des reflets pas très nets.

Souper de mo-mos, ce qui donne aux réfractaires à toute cuisine autre que française l'occasion de partir en guerre contre le gingembre...

Les jeunes filles du village viennent faire disco-Tihar après le souper, peut-être draguer les assistants guides.

Népal, Marsyangdi, Ngawal
Népal, Marsyangdi, Ngawal

Népal, Marsyangdi, Ngawal

En début de nuit, la tenancière fait irruption dans la mini-chambre pour prendre des couvertures. Geoffrey a peur qu'elle emporte son pantalon.

11 novembre, ce lodge est vraiment approximatif, mais à l'aube la vue sur l'Annapurna 3 et le Gangapurna est splendide. Ici les toits sont plats. Le bois de feu et le fourrage sont stockés dessus.

Népal, Marsyangdi, Ngawal
Népal, Marsyangdi, Ngawal
Népal, Marsyangdi, Ngawal

Népal, Marsyangdi, Ngawal

Zam-zam! Descente dans la vallée face à l'Annapurna 3 dans un matin frais et clair, avec un grand contraste entre un relief mou, raviné en collines à droite et les pics à plus de 7000 m à gauche. Droit derrière, le Pisang Peak est dégagé.

Le sentier continue dans un maquis d'altitude: pins, genévriers.

A Mungji, la buvette annonce du yogourt de yak: très bon, un peu acidulé.

Tout le long de cette matinée, la vue est belle sur l'Annapurna 3 et les montagnes à l'ouest.

Népal, Marsyangdi, Mungji
Népal, Marsyangdi, Mungji
Népal, Marsyangdi, Mungji

Népal, Marsyangdi, Mungji

Le sentier continue tranquillement en prairie de fond de vallée. La Marsyangdi est maintenant un gros torrent de montagne. On arrive à un alpage avec yaks et village accroché à une falaise de calvaire érodé.

Braga

Halte culturelle pour la visite du monastère, vieux de 500 ans. A l'entrée, la statue de Mahankala, Dieu protecteur plutôt effrayant, pour faire retirer leurs chaussures aux visiteurs. Deux moines en polaire safran récitent leurs mantras. Explications de Rudra et remise du collier de bénédiction (dori) par les moines.

Népal, Marsyangdi, Braga
Népal, Marsyangdi, Braga

Népal, Marsyangdi, Braga

Manang, 3550 m

C'est une demi-étape aujourd'hui, jour de repos. On arrive à Manang en fin de matinée, installation à l'hôtel Yak, lessive, sirop de citron chaud au soleil et spécialité... mexicaine pour le dîner.

L'après-midi, petite promenade au lac en rive droite au-dessus de Manang, tour de village et douche glacée. Le souper est moyen: pizza... La soirée bat des records, jusqu'à 22 heures!

Népal, Marsyangdi, Manang

Népal, Marsyangdi, Manang

Népal, Marsyangdi et montée au Thorung La

Népal, Marsyangdi et montée au Thorung La

Népal, Marsyangdi, Manang
Népal, Marsyangdi, Manang

Népal, Marsyangdi, Manang

De Manang à Kagbeni par le Thorung La

12 novembre: Zam-zam! Bon ukalo au petit pas, grande excitation de Jack avec le pantalon Mammut de la randonneuse de devant. Jack n'est pas très fin. Rudra n'a plus de giraguris, on s'arrête pour des snickers à Gunsang. Le village est en ruines. Les gens n'habitent plus à l'année dans ce maquis de petits genévriers. Les nuages du petit matin se sont dissipés pour un beau panorama.

Népal, Jharsang khola, Gunsang
Népal, Jharsang khola, Gunsang

Népal, Jharsang khola, Gunsang

Khenjang Khola, 3940 m

Depuis Manang, les porteurs sont en uniforme d'altitude jaune-noir et chaussures convenables pour la neige. Deux porteurs supplémentaires font la navette Manang - Muktinath avec un caisson hyperbare plus les tenues d'altitude au retour.

Népal, Jharsang khola, Khenjang Khola
Népal, Jharsang khola, Khenjang Khola

Népal, Jharsang khola, Khenjang Khola

Le sentier continue depuis Gunsang en remontant la Jharsang khola par la rive gauche, avec une belle vue sur le Chulu, un pont de câbles sur la Jharsang khola et un sentier-balcon jusqu'à Yak Kharka.

Altitude 4000! Pour marquer le coup, on s'arrête à une petite bergerie-buvette avant Yak Kharka. Ils vendent des queues de yak séchées: l'objet tendance pour cet hiver.

Il y a un groupe de chèvres sauvages sur la crête à droite. Ce ne sont pas des bouquetins ni des chamois.

Népal, Jharsang khola, 4000 m!
Népal, Jharsang khola, 4000 m!

Népal, Jharsang khola, 4000 m!

Yak Kharka, 4020 m

Arrivée en fin de matinée et installation au Thorong Peak hotel, dans une jolie chambre spartiate en pierres. Il n'y a pas de douches, mais dans les autres lodges non plus. Le dîner est très moyen, le tour de village est limité à des portraits de yaks avec boucles d'oreilles.

L'après-midi, on monte jusqu'à mi-chemin de Thorong Phedi (prononcer pédi). Le sentier est tranquille dans une lande de buissons à épines et genévriers, mais le souffle fait sentir l'altitude.

Népal, Jharsang khola, Yak Kharka
Népal, Jharsang khola, Yak Kharka

Népal, Jharsang khola, Yak Kharka

On monte comme ça jusqu'à Churi Lattar, 4200 m puis on redescend. C'est pour l'accoutumance à l'altitude. A la descente, on crois plusieurs gros yaks et un beau groupe de cavaliers. Retour à Yak Kharka; le thé est avancé à 16 heures. Le salon est chauffé à 11°C, le luxe!

Népal, Jharsang khola, Churi Lattar
Népal, Jharsang khola, Churi Lattar

Népal, Jharsang khola, Churi Lattar

A l'hôtel Thorong La à Yak Kharka, le salon est tempéré à la bouse de yak séchée, et une baie vitrés donne sur les sommets allumés par le soleil couchant. Le souper n'est pas mieux que le dîner, la soirée tourne court quand le tenancier vient se coucher.

13 novembre: après une petite nuit - l'altitude, je passe un beau moment bien froid à regarder les étoiles s'éteindre l'une après l'autre et l'aube allumer les sommets, dans la petite gelée.

Zam-zam! Départ dans l'ombre; pull thermique + polaire + doublure de parka + bonnet polaire + chèche = rien de trop. Demain matin je mets le caleçon long!

Népal, Jharsang khola, Yak Kharka
Népal, Jharsang khola, Yak Kharka

Népal, Jharsang khola, Yak Kharka

Montée au petit pas jusqu'à Churi Lattar, 4200 m; on retrouve le soleil mais ça reste frais et venteux.

Le sentier monte tout doucement, on économise le souffle. A 3000 m, une buvette sommaire, séchoir à bouses, fumée qui sort par la porte et par les bords du toit. Edelweiss secs et groupes de chèvres sauvages.

Le sentier continue, passe par une belle cascade gelée et descend pour passer en rive droite par un petit pont.

Geoffrey avance au pilote automatique depuis Manang, un peu dans le cirage.

Népal, Jharsang khola, 4300 m
Népal, Jharsang khola, 4300 m

Népal, Jharsang khola, 4300 m

Passé le petit pont, ça remonte sec en rive droite dans des pierriers pas très stables.

Deurali, 4400 m

Arrêt à Deurali pour giraguri et thé rustique cuit à la bouse. Ca bourgeonne sur les sommets et il y a un peu de monde. Le paysage devient minéral et blanc. Encore un passage à flanc d'éboulis et c'est la montée finale à Thorong Phedi (prononcer pédi).

Thorong Phedi, 4550 m

Il y a un groupe de yaks dans le creux de la Jharsang khola, dans les cailloux et la neige qui vole, et un grand panneau d'information sur le mal des montagnes. Le lodge est sommaire, les toilettes me rappellent les cabanes d'il y a 30 ans en Suisse: un trou dans le plancher, les fentes dans les cloisons pour l'aération.

Népal, Jharsang khola, Deurali, 4400 m

Népal, Jharsang khola, Deurali, 4400 m

Thorung high camp, 4800 m

Après un dîner moyen, on monte au-dessus de Thorong Phedi jusqu'au replat de Thorung high camp. Sur la carte c'est un camping mais à la place il y a un nouveau lodge.

A la stupa, il fait 4807 m à l'altimètre! On a dépassé les dernières touffes de genévriers pas loin après Thorong Phedi. Ici, c'est cailloux, terre, neige et glace.

Rudra nous montre le passage à flanc de névé gelé qu'il faudra passer demain dans le noir, il nous recommande très fort de ne pas tomber.

Une petite pause thé au Thorung high camp view hotel avant de s'emballer soigneusement pour la descente.

Thorung Phedi, 4450 m

Pour se réchauffer, un bon dal-bhat avec masala de légumes, puis dodo tôt: la diane est annoncée pour 3h. Dehors il neige et il vente, dans la chambre il fait -10°C.

Népal, Thorung La, Thorung high camp, 4807 m
Népal, Thorung La, Thorung high camp, 4807 m

Népal, Thorung La, Thorung high camp, 4807 m

14 novembre: diane à trois heures en effet; le vent s'est calmé, il y a une petite couche de neige, et un grand ciel étoilé par-dessus! Je me suis équipé: caleçon long sous le pantalon, guêtres, deux pulls thermiques, deux polaires, coupe-vent, bonnet polaire et chèche dessus. Et les gants bien sûr.

Les yeux sont petits autour de la table du déjeuner, une soupe, test pour les nausée de mal de l'altitude.

Départ bistari-bistari par le raidillon. C'est une nuit sans lune, le ciel est plein d'étoiles, les lampes frontales serpentent dans le noir. Les pas crissent dans la neige gelée, les chaussures grincent, froissement des vêtements et respirations mesurées.

On passe le névé glacé dans le noir, l'aube pointe au-dessus d'upper Thorong Phedi.

Yakalia, 5000 m

On s'arrête pour le lever du soleil à Yakalia Thorong Ri, -15°C. Il y a un service de chevaux-taxis pour redescendre les victimes du mal des montagnes.

Ca devient vraiment très beau quand le soleil se lève: neige fraîche, ciel bleu profond, chacun son rythme, avance facile entre deux pelotons, avec arrêts pour le souffle et le paysage.

Thorong La, 5416 m

J'arrive au col avant la foule. Le temps est radieux. Je monte quelques mètres surérogatoires jusqu'à la stupa au sud du col.

Christine passe à toute vitesse sur le dos de Jack: elle a perdu connaissance à 200 m du col... juste dans la tolérance; si ça avait été plus bas elle aurait dû redescendre. Là, elle reviendra à elle en contrebas de l'autre côté et on lui racontera.

Sinon, Delphine est malade à la descente, Geoffrey est toujours somnambule et un des porteurs a dû se faire décharger, mais tout le monde est passé.

Népal,Thorong La, 5416 m
Népal,Thorong La, 5416 m
Népal,Thorong La, 5416 m
Népal,Thorong La, 5416 m
Népal,Thorong La, 5416 m

Népal,Thorong La, 5416 m

La descente est longue et raide jusqu'à Muktinath, et c'est là que le mal de crâne frappe. Deux aceprals et une pause pique-nique à 4900 m face à une belle ouverture sur les sommets de l'ouest, et ça va mieux. Le Dhaulagiri, numéro 7 en altitude avec 8172 m, se montre vers le sud-ouest. Je reprends la descente verglacée avec Baptiste, Elodie et Maila.

Chabarbu, 4200 m

On attend le groupe à l'hôtel Yak Gawa de Chabarbu, qui sert du thé au beurre de yak. Ensuite, c'est la descente rapide.

Népal, Thorong La, descente sur Muktinath
Népal, Thorong La, descente sur Muktinath

Népal, Thorong La, descente sur Muktinath

Muktinath, 3800 m

On arrive à Muktinath en début d'après-midi, en contournant la nonneraie, visite reportée au lendemain pour cause de mal-portants. Je me fais coincer par une vendeuse de tissages, du coup j'arrive au village seul, explications pas trop tatillonnes avec le check-point, installation à l'hôtel Dream House et douche chaude! L'après-midi se passe au ralenti avec lessive et tour de village sans conviction: les centres culturels semblent être le mo-mo center et le Bob (Marley) bar.

Pour souper, on a un bon ragoût de yak au gingembre avec chou et carottes. De nouveau, groupe de couche-tôt: malgré la promesse d'une diane retardée, ça déserte massivement à 20 heures. Bon, de toute façon je me fais mettre dehors de la seule pièce chauffée à 20h30 pour le coucher de l'aubergiste.

Népal, Thorong La, Muktinath
Népal, Thorong La, Muktinath

Népal, Thorong La, Muktinath

15 novembre: un beau lever de soleil frais, dans la petite gelée, avec la chaîne du Dhaulagiri qui s'allume, un sommet après l'autre. Une belle vue plongeante aussi sur Jharkot, village perché sur un éperon en contrebas, dans un paysage de plateaux secs et de ravins profonds qui évoque un peu l'Atlas.

Népal, Thorong La, lever de soleil à Muktinath
Népal, Thorong La, lever de soleil à Muktinath

Népal, Thorong La, lever de soleil à Muktinath

Tout le monde remis sur pied, on part visiter la nonneraie de Muktinath, lieu de pèlerinage hindouiste. Rudra nous briefe: pour l'essentiel il y a trois Dieux: Brahma qui a tout fait et se repose, Vishnu le protecteur, justement il y a le temple du pied de Vishnu à Muktinath, et Shiva le destructeur (des ennemis). Bien sûr il y a des détails plus compliqués. Les trois Dieux n'ont rien à voir avec les trois stèles blanc-rouge-bleu pour éa protection des villages bouddhistes.

Là, les pèlerins font leurs pujas matinales, les nonnes nous montrent le temple de la flamme dans l'eau.

Zam-zam! On attrape les sacs à dos et on attaque la descente sur Kagbeni par Jharkot et Khinga. Passé le premier bout poussiéreux, on retrouve la végétation: genévriers, blé et pommiers. Au nord, il y a des gorges très érodées avec des grottes qui étaient habitées aux XIVème et XVème siècles.

Népal, Thorong La, en descendant de Muktinath
Népal, Thorong La, en descendant de Muktinath

Népal, Thorong La, en descendant de Muktinath

Le chemin coupe les lacets d'une piste avec quelques taxis 4x4 surchargés. Les places sur le toit doivent être moins chères, mais impressionnantes dans les lacets serrés. Ca fait bizarre aussi de voir sur la même piste des 4x4 et des porteurs...

Come à Muktinath, chaque maison en route est garnie d'un présentoir et d'un métier à tisser: "Morning price", "Buy souvenir look" et "I give you discount"...

Kagbeni, 2800 m

Kagbeni est dans le fond de la vallée, avec un vent à décorner les yaks. On s'installe à l'hôtel Nilgiri View, chambre rudimentaire tapissée de papier journal mais salle à manger ensoleillée sur les toits pour un bon plat de nouilles frites et légumes.

Rudra nous emmène faire un tour de ville par une belle grande supa de 350 ans au monastère Kag Chode Thupten Samphel Ling (moulins à prière entraînés par éoliennes) et le village ancien, tout ça dans l'ombre et le vent.

Népal, Kali Gandaki, Kagbeni
Népal, Kali Gandaki, Kagbeni

Népal, Kali Gandaki, Kagbeni

La fin d'après-midi est calme, ils ont des gâteaux aux pommes au Yak Donald's. Retour à l'hôtel qui a une bouteille de whisky Mont Everest, mais vide.

le thé au beurre c'est tout simple: du thé noir battu avec du beurre, du lait et du sel.

Le souper est correct, ensuite les porteurs font une courte nouba à tout casser à la cuisine.

En descendant la Kali Gandaki, de Kagbeni à Tatopani

16 novembre: après une petite nuit sur lit-planche et avec les odeurs fétides des toilettes qui entrent par la petite fenêtre, zam-zam! Descente de la Kali Gandaki, en sentier de berge puis dans les cailloux du lit majeur, dans la petite gelée.

En rive gauche, on passe la vallée qui descend du Thorong Peak (Khatung Kang); buissons de saules et maquis, gros lit caillouteux de la rivière.

Népal, Kali Gandaki, Kagbeni
Népal, Kali Gandaki, Kagbeni

Népal, Kali Gandaki, Kagbeni

Jomsom, 2710 m

On récupère la vue sur le Dhaulagiri et le Nilgiri avant d'arriver à Jomsom, métropole du Mustang: piste pour avions (Sita Air), écoles, pensions pour écoliers, écoliers et écolières en uniformes gris ou bleus. Opération change à la banque locale puis on fait la pause sur une terrasse au soleil, cidre et tarte aux pommes, c'est le pays des pommes, vue sur le Nilgiri et grand soleil.

Zam-zam! Aïe; la brise descendante du matin s'est transformée en grand vent montant. Le chemin nous mène à Marpha dans des nuages de poussière. Vive le chèche!

Marpha, 2670 m

Arrivée au Snow Leopard guest house (modern amonites - delicious & hygienic food). Une bonne douche tiède, petite lessive et plat de légumes avec sandwich au concombre (...) et frites fraîches, avec le bon cidre de Marpha.

Jack me fait des avances directes, je refuse fermement, il n'insistera pas. Ouf!

Népal, Kali Gandaki, Jomsom
Népal, Kali Gandaki, Jomsom

Népal, Kali Gandaki, Jomsom

C'est une journée tranquille: l'après-midi se passe en allers et retours sur la rue unique, ambiance "look buy souvenirs", plus un petit tour dans le haut du village: enfants et boucherie dans une cour.

Marpha a un chorten naturel: un pan de la falaise avec la bonne forme, peint en blanc pour la finition.

On visite le monastère avec Rudra. Les moines rangent les masques après une fête et nous les montrent volontiers.

Au café aussi pour une tarte aux pommes, un thé d'argouses et un téléphone réussi à la maison.

Népal, Kali Gandaki, Marpha
Népal, Kali Gandaki, Marpha
Népal, Kali Gandaki, Marpha

Népal, Kali Gandaki, Marpha

De retour au Snow leopard pour le souper, Sun Bahadur nous sert un bon dal bhat, puis une vraie tarte aux pommes au lieu des conserves habituelles!

Soirée tripot sous un lustre invraisemblable jusqu'à des heures jamais vues: 21h, 21h30.

17 novembre: après une bonne nuit, l'aube est calme et fraîche sur la vallée. L'orientation n'est pas favorable, il n'y a pas de sommets allumés en vue au lever du soleil. Déjeuner et zam-zam: bien agréable de partir en se sentant propre.

On descend la vallée dans le lit de la Kali Gandaki et sur la piste le long de la berge, dans l'ombre et la petite gelée, jusqu'à Tukuche.

Tukuche, 2590 m

A Tukuche, on récupère le soleil. C'est un très joli village, même si la distillerie de carottes est fermée, grosse déception; l'épicerie propose de l'abricotine mais ce n'est pas la même chose. Il y a de belles vues sur le Dhaulagiri et une grande plaque de rocher verticale plus au sud qui se donne des airs de grande montagne.

Népal, Kali Gandaki, Marpha
Népal, Kali Gandaki, Marpha

Népal, Kali Gandaki, Marpha

Népal, Kali Gandaki, Tukuche
Népal, Kali Gandaki, Tukuche
Népal, Kali Gandaki, Tukuche

Népal, Kali Gandaki, Tukuche

On repart en descendant la Kali Gandaki; la brise descendante cale après avoir forci, c'est un joli moment calme dans la petite gelée. Les flancs de la vallée se couvrent d'arbres, tordus par le vent. Le Dhaulagiri domine à l'ouest, la vue vers l'est sur les trois Nilgiris est belle aussi. Un convoi de mules passe, avec de beaux effets de serpentement. On traverse un groupe de maisons au bord de la rivière avec enfants curieux. Traversée à pieds mouillés, passage de travaux routiers et on arrive à Kokhethanti.

Kokhethanti, 2550 m

Arrêt pour dîner, le singe en boîtes refait son apparition après plusieurs jours d'absence, mais en le poussant de côté, le reste se laisse manger.

Népal, Kali Gandaki, Tukuche
Népal, Kali Gandaki, Tukuche

Népal, Kali Gandaki, Tukuche

Zam-zam! Après Kokhethanti, la végétation revient très vite: couleurs de fin d'été, pins, feuillus, même un palmier!

Lete, 2480 m

On traverse les villages de Lete: route pavée, retour des toits à deux pentes avec auvent sur le pignon, trafic muletier intense. L'Annapurna 1 se montre au sud du Nilgiri. On a passé le Dhaulagiri et sa grande cascade de glace.

Népal, Kali Gandaki, cascade de glace du Dhaulagiri
Népal, Kali Gandaki, cascade de glace du Dhaulagiri
Népal, Kali Gandaki, cascade de glace du Dhaulagiri
Népal, Kali Gandaki, cascade de glace du Dhaulagiri

Népal, Kali Gandaki, cascade de glace du Dhaulagiri

Après Lete, il y a un raidillon de descente oralo dans des rapides de la Kali Gandaki, un grand pont de câbles sur le Lete khola puis la descente continue dans l'ombre sur une piste forestière. Il fait frais. La végétation s'épaissit avec les premiers bouquets de bambous. La descente est un peu longue jusqu'à Ghasa / Ghansa.

Ghasa, 2000 m

Arrivée à l'Old Mustang guest house, middle Ghasa, chambre avec salle de bains, douche tiède, le bonheur. On améliore le thé avec l'abricotine de Tukuche. Rudra nous sert du chiang, bière de riz, ressemble à du lait caillé. Au souper, de la pizza aux haricots, pas une bonne idée, et des mo-mos. Jack qui a fini le chiang fait des avances appuyées à Geoffrey et Baptistes (tsoin-tsoin), une touche de malaise. Couvre-feu à 20h30, on se fait mettre dehors.

18 novembre: encore une bonne nuit. Il fait presque chaud dans la chambre: 11°C au petit matin. C'est de nouveau une aube de fond de vallée, sans sommets éclairés. On déjeune et zam-zam.

Ce matin c'est les grandes gorges de la Kali Gandaki: après la descente dans Ghasa et la traversée d'un grand pont de câbles, on y est: sentier en rive gauche, dans l'ombre, avec foule de mules et beaucoup de promeneurs aussi. C'est censé être un grand moment de ce trek, mais ça ne laisse pas une grande impression.

Népal, Kali Gandaki, Ghasa
Népal, Kali Gandaki, Ghasa
Népal, Kali Gandaki, Ghasa

Népal, Kali Gandaki, Ghasa

A la sortie des gorges, par un nouveau pont de câbles, on passe en rive droite et on continue la descente. A la cascade de Chhahara, une belle chute d'eau et la vue sur l'Annapurna Sud.

Il y a un gros glissement de terrain, une vraie fourmilière d'ouvriers pour rétablir la piste, avec des moyens dérisoires. Plus loin, il y a encore d'autres glissements, d'autres chantiers.

La descente continue, la végétation devient tropicale: bananiers, fleurs, bruits d'insectes et grosses araignées.

Jack reprend son offensive sur Geoffrey et Baptiste, précise "Tsoin-tsoin l'amour", devient franchement pénible.

Une dame vend des bananes et mandarines, très bonnes, au bord de la route.

Dama, 1400 m

Aïe, on a dépassé la halte-dîner: détournement sur Dama pour une salade de pâtes, chou et frites avec mandarines cueillies sur l'arbre. Johnny n'est pas bien.

Népal, Kali Gandaki, Chhahara
Népal, Kali Gandaki, Chhahara
Népal, Kali Gandaki, Chhahara

Népal, Kali Gandaki, Chhahara

C'est reparti pour une marche courte de l'après-midi, de nouveau avec des belles vues sur l'Annapurna 1 et l'Annapurna Sud.

Tatopani, 1190 m

A l'arrivée à Tatopani, on s'installe à l'Old Kamala Inn. C'est la fin d'une douce série de chambres avec "amonites", mais pour compenser il y a la baignade aux sources chaudes, avec un full body massage là dessus, puis un jus mangue-banane.

Un petit tour de village, touristique mais moins que Marpha.

Nos standards alimentaires ont bien baissé: enthousiasme collectif devant une cuisse de poulet rôtie. Avec l'apple brandy, le souper se prolonge en veillée musicale dans la cour du lodge... jusqu'à 20h30! Rudra nous envoie au lit, annonce un réveil matinal.

Népal, Kali Gandaki, Tatopani
Népal, Kali Gandaki, Tatopani
Népal, Kali Gandaki, Tatopani
Népal, Kali Gandaki, Tatopani

Népal, Kali Gandaki, Tatopani

Népal, Kali Gandaki, de Kagbeni à Tatopani
Népal, Kali Gandaki, de Kagbeni à Tatopani

Népal, Kali Gandaki, de Kagbeni à Tatopani

Népal, Kali Gandaki, pont de câbles

Népal, Kali Gandaki, pont de câbles

Les ponts de câbles de la Kali Gandaki: quatre câbles en acier de 20 à 30 m selon la portée, avec platelage en claie d'acier, ridoirs, côtés en treillis double torsion, le tour zingué. En option, câbles latéraux avec haubans, platelage en bois, planches manquantes, treillis défoncé et Jack qui secoue le câble.

Au pied du Machapuchhre: de Tatopani à Pokhara

La diane est avancée de 15 minutes "pour ne pas arriver à Ghorepani à la frontale", assure Rudra. Le beurre des tartines du matin n'est pas très net, du genre beurre de yak rance. Pas de tartines pour Catherine, toute retournée.

Zam-zam! Une demi-heure de descente le long de la Kali Gandaki en rive droite, beaucoup de mondes et de mules, dans l'ombre. Il y a un petit embouteillage dans le raidillon qui descend pour traverser un pont scabreux. Une chèvre passe à l'eau, c'est la grosse crise chez les bergers. De l'autre côté, un immeuble improbable de style Cameroun années 60, puis les escaliers commencent, ukalo direction Ghorepani. La montée est d'abord facile dans l'ombre.

Jack, vraiment lourd, murmure "tsoin tsoin l'amour, juste regarder."

Ghara, 1700 m

A Hilltop Restaurant, une petite pause puis on continue par le chemin dallé et les escaliers par les hameaux de Ghara: rizières, buffles aux labours, encore quelques bananiers et mandariniers.

Il y a plein d'enfants qui vont à l'école. A un arrêt-dessin, je deviens la grosse attraction, une dizaine de petits écoliers sur moi, un petit vieux qui s'arrête faire causette.

Il y a de belles vues sur le Nilgiri Sud et sur le Baraha Shikar, et des grosses araignées à bandes noires et jaunes.

Népal, au pied du Machapuchhre, les escaliers de Ghara
Népal, au pied du Machapuchhre, les escaliers de Ghara

Népal, au pied du Machapuchhre, les escaliers de Ghara

Le village s'étale dans toute la vallée, avec une jolie pagode en bas sur une butte.

Jean-Marc et Georges cavalent en tête, Catherine assure en serrant les dents, Johnny et Odile sont à la peine.

Népal, au pied du Machapuchhre, Ghara
Népal, au pied du Machapuchhre, Ghara

Népal, au pied du Machapuchhre, Ghara

Sikha,1950 m

Les escaliers continuent. A Sikha, le soja et le maïs prennent la place du riz et des bananiers. C'est une autre ethnie qu'à Ghara. Pause dîner: Tshang chaud, regroupement, riz au soleil sur la terrasse.

Népal, au pied du Machapuchhre, Sikha
Népal, au pied du Machapuchhre, Sikha

Népal, au pied du Machapuchhre, Sikha

Au-dessus de Sikha, le raidillon continue avec des cultures plus maigres et des villages plus sommaires. On passe un camp de la ligue communiste. On entre dans la forêt de saules puis dans la forêt de rhododendrons, arbres de 15 à 20 m, beaucoup de troncs crevotants, tout ça dans le froid glacial du soir qui tombe et dans la lumière qui baisse a un petit air sinistre.

Ghorepani, 2790 m

Arrivée (ouf!) à Ghorepani en haut de la dernière volée de marches, installation au Green view lodge, à temps pour un très beau coucher de soleil sur l'Annapurna Sud et le Nilgiri Sud.

Séance réchauffage autour du calo à bois dans l'éclairage aléatoire de la salle commune du lodge. Les porteurs arrivent très essoufflés. Johnny arrive... à cheval. Pour souper, un dal bhat sans ail ni piment, la dose de légume y est mais pas le goût. Heureusement il y a la sauce chilly verte, mais tous les plats commencent à se ressembler.

Après le repli des malades et des couche-tôt, soirée chansonnettes jusqu'à 21h20, du jamais vu. Ensuite, la nuit est légère sur un lit-planche et dans les bruits d'un lodge très sonore.

20 novembre: diane avancée et départ à cinq heures pour Poon Hill avec deux tasses de thé, sous un grand ciel étoilé, avec les lumières de Pokhara au sud-est en bas.

Poon Hill, 3193 m

On arrive à Poon Hill pour l'aube. Les étoiles s'éteignent les unes après les autres, puis c'est un long moment froid à guetter l'allumage des sommets. Il y a beaucoup de monde sur la tour en bois. Enfin, le soleil vient derrière le Machapuchhre, à contre-jour, sur les Annapurnas Sud et 1 et sur la chaîne du Dhaulagiri. On redescend avant la foule pour déjeuner, avec un lever de solleil bis un peu plus bas. Limite de l'hypoglycémie.

Népal, au pied du Machapuchhre, Ghorepani
Népal, au pied du Machapuchhre, Ghorepani
Népal, au pied du Machapuchhre, Ghorepani

Népal, au pied du Machapuchhre, Ghorepani

Zam-zam! On monte vers l'est jusqu'au niveau de Poon Hill, dans la forêt de rhododendrons et d'épicéas et dans la bonne gelée. On part par un sentier balcon sur la crête, avec belles vues sur l'Annapurna Sud et le Machapuchhre.

Après Deurali, on plonge dans des gorges aux allures de forêt tropicale avec verglas. Nicolas et Elodie font les bruitages. L'avance est délicate: il gèle dur et les escaliers sont glissants.

Banthanti, 2520 m

On retrouve l'été à Banthanti, hungry eye lodge.

Népal, au pied du Machapuchhre, Poon Hill
Népal, au pied du Machapuchhre, Poon Hill

Népal, au pied du Machapuchhre, Poon Hill

De Banthanti à Tadapani, seulement 160 m de plus... mais d'abord il faut descendre 160 puis remonter 320 m, par des escaliers raides dans la forêt. Avant l'arrivée, il y a plein de singes (langurs) dans les arbres.

Tadapani, 2680 m

Pause dîner au Himalaya tourist guest house, terrasse avec très belle vue sur l'Annapurna sud, le Hunchuli, l'Annapurna 3 et le Machapuchhre, et les cumulus qui noutonnent sur la plaine au loin. On raconte que le Machapuchhre est une montagne sacrée et qu'il est interdit de monter dessus. Apparemment, ce serait plutôt un sommet mis en réserve pour mieux vendre les permis de sommet dans quelques années.

Zam-zam! Descente franche dans des gorges étroites, vertes et humides. Les marches sont glissantes, des petits ponts de deux dalles franchissent les ruisseaux.

Quand la vallée s'élargit, on récupère de belles vues sur l'Annapurna sud et le Machapuchhre. La vallée s'ouvre franchement, les dalles du chemin et les marches des escaliers sont taillées.

Népal, au pied du Machapuchhre, Tadapani
Népal, au pied du Machapuchhre, Tadapani
Népal, au pied du Machapuchhre, Tadapani
Népal, au pied du Machapuchhre, Tadapani

Népal, au pied du Machapuchhre, Tadapani

Les fermes deviennent plus soignées, ça sent la civilisation...

Gandruk, 2050 m

Installation au Breeze guest house, une chambre avec amonites pour la dernière nuit en route, une dernière douche froide pour cette fois, puis un beau coucher de soleil sur les sommets.

Pour le dernier souper en route, un bon dal bhat avec poulet masala et radis blanc... et une demi-pomme! Le sens de la mesure de Sun Bahadur est extrême.

Après une petite soirée chansonnettes, dodo dans une chambre presque chaude, 11°C au coucher, duvet ouvert. Bonne nuit un peu hachée.

21 novembre: aube et lever de soleil sur les sommets, comme à Poon Hill mais en moins froid et sans le Dhaulagiri. Chants d'oiseaux, fumées, puis raclements de gorge et expectorations bruyantes des porteurs pour réveiller les dormeurs

Népal, au pied du Machapuchhre, Gandruk et Kinche
Népal, au pied du Machapuchhre, Gandruk et Kinche
Népal, au pied du Machapuchhre, Gandruk et Kinche

Népal, au pied du Machapuchhre, Gandruk et Kinche

Zam-zam! Grosse descente de Gandruk à Birethanti par les champs en terrasses jusqu'à la Modi khola, puis en sautant les rapides.

Kimche, 1638 m

Un petit vieux en tunique de Ghurka joue resam piriri façon folk anglais.

Jack offre un bracelet à Georges sous l'œil soupçonneux de Christine.

On retrouve la végétation tropicale: bananiers, mandarines, grands bambous, chants d'oiseaux et d'insectes. Les gens travaillent dans les rizières, font fouler le riz par les buffle attelés autour du papayer central de la meule. Les écolières passent, en tresses et rubans rouges. Encore des escaliers!

On dit au-revoir au Machapuchhre qui disparaît dans les nuages.

Des balançoires en bambous dans les cours des maisons. Un moulin à crottin (?)

C'est vraiment le fond de la vallée: les jeunes ont des tenues branchées. On arrive à Birethanti, et un dernier dîner, très moyen, sucres lents: il faudra pousser le bus?

Népal, au pied du Machapuchhre, de Tatopani à Pokhara

Népal, au pied du Machapuchhre, de Tatopani à Pokhara

Népal, au pied du Machapuchhre, Kimche
Népal, au pied du Machapuchhre, Kimche

Népal, au pied du Machapuchhre, Kimche

Dernier zam-zam, départ pour le bus. La partie de Birethanti en rive droite était toute jolie. Déjà en passant le pont d'acier vers le restaurant ça devenait limite, mais en repartant c'est comme le quartier Sawa, à la couleur de la terre près... les coulisses de l'Annapurna conservation area.

Une chèvre mange des piments.

Passé les limites du parc, on trouve le bus. Embarquement pour 40 km jusqu'à Pokhara, vitesse de base 40 km/h, vapeurs rances de trekkers et porteurs mélangées aux fumées d'échappement.

Pokhara

Ouf! Arrivée au Candle Inn de Pokhara. Je soupçonne déjà que le nom évoque les coupures d'électricité, le soir le confirmera. En attendant, c'est les délices d'une douche chaude et propre!!

Petit tour de ville, massage épaules, dos et bras et souper au Garden by the lake, le lac est quelque-part dans la nuit. Le souper de gala est correct mais sans ail ni piment, la cuisine Népalaise a bien du mal... Suspense au moment du dessert, fruits en boîte ou moitié de pomme? Mais Rudra sauve l'honneur avec une génoise crème cannelle.

Bande de couche-tôt! De nouveau, je fais le vieux couple avec Geoffrey à la happy hour du Maya pub en écoutant les Eagles.

Népal, Pokhara
Népal, Pokhara

Népal, Pokhara

22 novembre: je laisse les autres dormir, je suis debout avant l'aube pour aller voir le lever du soleil sur le lac. Ce n'est pas juste à côté: hôtel "au bord du lac" veut dire dans le quartier Lakeside. La gare routière est toute calme à l'aube, avec des vendeurs de pâtisseries. J'achète un chausson aux pommes en passant. Les gens qui attendent les bus font leur toilette dans le lac. Les bateliers arrivent, ouvrent leur bureau. Une section de militaires vient se rafraîchir la figure.

Les visiteurs pour l'île de Fewa arrivent: cris aigus à l'embarquement, barques pour femmes et barques pour hommes.

Inattendu: on me laisse tranquille après m'avoir quand-même proposé un bateau.

Népal, Pokhara
Népal, Pokhara
Népal, Pokhara

Népal, Pokhara

De retour à l'hôtel, déjeuner, paquetage et embarquement pour l'aéroport. On s'envole presque à l'heure par Yeti Airlines: course aux sièges côté montagnes; le spectacle en vaut la peine. Les sommets sur lit de cumulus se suivent derrière des hublots pas trop rayés, et on voit même le Manaslu!

Katmandou

Bhaktapur

L'arrivée à Katmandou se fait sans formalités, on part directement pour Bhaktapur, ville-musée du XVème siècle à quelques kilomètres de Katmandou, très jolie, mais quelle trappe à touristes! Et Rudra n'est pas très convaincant comme guide de ville: visite à la con d'un atelier de papeterie, puis course à travers plein de jolies petites rues et places qui mériteraient mieux qu'un regard en passant.

Népal, Katmandou, Bhaktapur et Yeti Airlines
Népal, Katmandou, Bhaktapur et Yeti Airlines
Népal, Katmandou, Bhaktapur et Yeti Airlines

Népal, Katmandou, Bhaktapur et Yeti Airlines

Le dîner est face à la grande pagode occupée par une manifestation maoïste. Tout ça est très joli mais l'ambiance méditativo-mercantile me tape un peu sur le système. Voyons le bon côté des choses: repas à la carte libéré des menus pingres de Sun Bahadur et de la tyrannie des palais délicats, je me régale de masalas.

Déplacement long sur Katmandou dans les bouchons du soir et on retrouve le Manaslu hotel, et je sors avec Geoffrey, Baptiste et Elodie pour une soirée canaille jusqu'à passé 22 heures, souper indien puis cocktail Annapurna glory au Tom & Jerry pub. Les trois mecs se mangent chacun un Jack aux pommes pour le dessert.

Népal, Katmandou, Bhaktapur
Népal, Katmandou, Bhaktapur

Népal, Katmandou, Bhaktapur

Swayambunath

23 novembre: départ matinal pour Swayambunath, grande stupa de style Tibétainsur la colline qui domine la rivière. Mendiants immigrés d'Inde affirme Rudra, et plein de singes malpolis.

Les yeux de Bouddha sur la stupa sont décorés d'un ?, chiffre 1, symbole d'unité.

Sur l'esplanade de la stupa, c'est le supermarché du souvenir kitsch.

Les singes sont bagarreurs, il vaut mieux détourner les yeux. Du reste, ils ont des taches en forme d'yeux sur les fesses.

Népal, Katmandou, Swayambunath
Népal, Katmandou, Swayambunath

Népal, Katmandou, Swayambunath

Katmandou, agglomération de 1'600'000 habitants sur 22 millions de Népalais. C'était trois cités rivales de Kathmandu, Bhaktapur et Patan autour de la rivière Bagmati, avec des histoires de composition religions - ethnies entre dirigeants et dirigés. Les palais sont entourés de complexes de temples pour la protection.

Il n'y a pas trop-trop de circulation: le carburant est cher et rare, il y a des centaines de mètres de files d'attente aux stations-services.

Taxis-tricycles, les Kathmandu puk-puk.

Style de conduite à la Katmandou, une main sur le klaxon et une sur le volant.

Népal, Katmandou
Népal, Katmandou

Népal, Katmandou

Patan

A Patan, les temples se massent autour de l'ancien palais royal.

Temple de Taleseu, Dieu protecteur familial de la dynastie Malla, avec beaucoup de bras, alimenté par sacrifices de taureaux et de boucs. La porte est décorée avec sang, tripes et poils.

Temple de Shiva avec sculptures coquines, apparemment très appréciées des nombreux garçons et filles en course d'école.

Golden Temple du Xème siècle: le gardien, bâton à la main, contrôle sans conviction que les visiteurs enlèvent leurs chaussures en cuir.

Les rats font la course dans les allées et sur les murs en bois sculptés.

Pour les hindouistes, Bouddha serait la neuvième incarnation de Vishnu. Les bouddhistes ne sont pas vraiment d'accord mais font avec. Lire à ce sujet le délicieux livre d'Alexandra David-Neel sur Katmandou.

Népal, Katmandou, Patan
Népal, Katmandou, Patan
Népal, Katmandou, Patan

Népal, Katmandou, Patan

Bon dîner tofu-masala avec girofle et gingembre râpé, lassi-banane sur la terrasse du Café de temple (en français), très belle vue surtout si on fait abstraction des parasols.

Népal, Katmandou, Patan
Népal, Katmandou, Patan

Népal, Katmandou, Patan

Pashupatinath

Pashupatinath, centre funéraire hindouiste sur le haut de la rivière Bagmati: ensemble de temples, escaliers et plate-formes de crémation de part et d'autre de la rivière. Là on est en saison séche, seule la rive droite est exploitée.

Beaucoup de singes, des Sâdhus, pas mal de monde: j'ai un peu de malaise par rapport au côté voyeur mais ça n'a pas l'air de déranger.

Les hommes font la toilette de leur mort derrière un drap au bord de l'eau et l'enveloppent dans un linceul. La famille regarde.

Les bûchers sont diversement décorés. Volutes de fumée âcre, guirlandes de fleurs, morceaux de bois et autres débris charriés par la rivière, dont des hommes et des garçons sondent le fond.

Rudra explique que les bouddhistes se font plutôt incinérer sur les collines et font déposer leurs cendres dans des chortens, puis s'embrouille un peu en racontant le côté très select de l'endroit.

Shree Boudhanath

Une très grande stupa, à tour carrée, entourée de maisons style Disney, trappe à touristes.

Népal, Katmandou, Pashupatinath, Boudhanath
Népal, Katmandou, Pashupatinath, Boudhanath
Népal, Katmandou, Pashupatinath, Boudhanath

Népal, Katmandou, Pashupatinath, Boudhanath

Thamel

La fin d'après-midi se passe à Thamel, shopping d'affaires de rando. Le projet d'un souper en commun, un moment mis en péril par la proposition de Rudra d'un repas-surprise Népalais, prend forme mais avec seulement cinq personnes pour des raisons mystérieuses. Les huit rescapés finissent au Dlce vita pour steaks et pizzas, misère... Les quatre plus vaillants (les mêmes qu'hier soir) finissent au tiger balm sous la pleine lune sur le toit du Sam's bar: du whisky Népalais + du brandy de n'importe quoi + miel + cannelle + eau chaude + rondelle de citron. Même pas malade le lendemain!

24 novembre, dernier jour: je cherche du whisky Mount Everest dans tous les commerces de Thamel, et je finis par trouver! Opération paquetage, puis un excellent repas mo-mos avec Geoffrey dans un resto improbable, delikatessen center décoré avec des photos de bouffe Allemande, avec plus de monde en cuisine que dans la salle.

Séance coiffeur-massage, session cartes postales de clôture et départ de l'hôtel. Sun vient régler la compta, Rudra distribuer les écharpes blanches.

Retour

Enregistrement au ralenti à l'aéroport de Katmandou: l'informatique est en panne, derrière le guichet il y a un senior manager et trois deputies, chacun fait son opération. Tout ça n'est pas très favorable à un départ à l'heure mais miracle, on n'a qu'une heure de retard, facilement absorbée par l'escale à Doha.

Deuxième vol sans histoires vers le froid. Je recule la montre de 4 heures trois quarts.

Paris, arrivée de nuit. Au-revoirs décousus, fatigués du voyage et pas fâchés de rentrer à la maison. Trois semaines, ça fait un bout!

Matinée grise au terminal 2 à attendre le vol pour Genève.

Népal, le retour
Népal, le retour

Népal, le retour

Partager cet article
Repost0