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30 novembre 2016 3 30 /11 /novembre /2016 20:32
Népal, cols des Dhaulagiris et collines de Pokhara

Randonnée de deux semaines en deux parties, en solo avec guide et porteur: une grosse semaine en expédition, montée par étapes vers le pays sauvage et la très haute montagne, puis une petite semaine de tourisme pédestre et panoramique.

Dhaulagiri vu de Muktinath (en 2007); itinéraire au milieu des Dhaulagiris
Dhaulagiri vu de Muktinath (en 2007); itinéraire au milieu des Dhaulagiris

Dhaulagiri vu de Muktinath (en 2007); itinéraire au milieu des Dhaulagiris

Dhaulagiri veut dire Mont Blanc... l'analogie avec celui d'ici à côté s'arrête là. Il y a six Dhaulagiris, le n°1 fait 8'167 m, c'est la septième plus haute montagne et il a été considéré comme le plus haut sommet pendant trente ans, de 1808 à 1838. Mais je ne monte pas dessus, je passe par derrière. Déjà comme ça, de Beni (671 m) aux cols (5360 m), treize jours de marche avec trois bivouacs à 5000 m... Il s'agit de s'entraîner !

Paquetage pour le Népal

Paquetage pour le Népal

29 octobre, l'opération paquetage prend un coup de turbo: départ demain ! C'est le grand beau temps d'après-vendanges. Dîner au soleil sur la terrasse puis une petite Tour de Gourze pour entretenir le souffle. Il y a une petite bise sur le crêt, c'est une autre classe de température, je me prépare aux Dhaulagiris... Il reste quelques vendangeurs attardés dans les vignes; les étourneaux sont partis vers le sud.

Dernière promenade de vignes avant le Népal
Dernière promenade de vignes avant le Népal

Dernière promenade de vignes avant le Népal

En route pour le Népal

En route pour le Népal

On y est ! Dernières mises en ordre, fermeture du paquetage, un coup de bus pour Cully, de petit train pour Lausanne et de grand train pour Genève, petit retard à l'embarquement pour la tradition et c'est le décollage pour Istanbul et Katmandou.

Pour casser l'ambiance, une névralgie au dos attrapée hier fait un mal de chien une fois plié sur le siège de l'avion...

Vie passionnante des sardines en boîte: le siège « fenêtre / sortie de secours » est en fait le siège central de la rangée d'avant la sortie, avec largeur réduite et siège de service à l'envers contre la fenêtre, et en prime une voisine envahissante. Marshall Rosenberg comme lecture de voyage pour vivre ça zen. Et puis, regardé sans déplaisir les Peanuts, bien adapté (oh non, il ne faut pas dire « bien »...)

Changement sans histoires à Istanbul. Aïe, c'est un A330, le siège F annoncé fenêtre est en réalité un milieu de rangée centrale, peuplé de chaque côté. Bon, pas d'angoisses, un demi-stilnox et je me réveille au-dessus du Pakistan. Encore quelques pages de CNV et nous voici à Katmandou Tribhuvan, une queue impressionnante pour les visas à l'arrivée, mais j'ai déjà le mien ! Immigration express... puis attente interminable de mon bagage, qui finit par arriver. Derniers contrôles, sortie de l'aéroport.

En route pour le Népal
En route pour le Népal

En route pour le Népal

Katmandou

Chandra est là avec son panneau Adventure Magic, Shankar fait le chauffeur, et 19 heures après avoir quitté la maison, je suis sous la douche de l'hôtel Thamel... efficace !

Chandra me récupère à la sortie de la douche, on passe chez le loueur de sacs de couchage et doudounes, puis chez Shankar au bureau de l'agence, formalités simples.

Arrêt suivant au salon de massage Kathmandu spa: le bas du dos reste un peu rebelle, mais une heure de triturage fait beaucoup de bien. C'est le massage « trekker », il n'y avait pas de « descente d'avion » au menu. Une fois massé, petit tour de Thamel, shopping facile d'une carte de randonnée au 1:75'000, cartes postales, timbres et granolas high energy recommandés par Shankar. Session cartes postales avec une bière Gurkha fraîche au soleil de la terrasse de l'hôtel, puis session de paquetage critique, il y a des choses qui resteront à la ville.

C'est Tihar, nouvel an et fête des lumières, comme il y a trois ans et neuf ans: mandalas, pujas, fleurs, enfants qui poussent la chansonnette. Et un bon souper Népalais, de bon appétit: rien mangé depuis hier soir !

1er novembre. Une très bonne nuit, déjeuner tranquille, re-inspection du paquetage, trois inspirations profondes et me voilà prêt au départ. Le taxi jusqu'à l'aéroport donne un échantillon de conduite Népalaise, une main pour le klaxon et l'autre pour le reste. Il explique que c'est le dernier jour de Tihar, d'où le trafic un peu lourd. Aux carrefours, c'est chacun pour soi et les policiers sont bien débonnaires - mode Tihar?

Katmandou et vol pour Pokhara
Katmandou et vol pour Pokhara
Katmandou et vol pour Pokhara
Katmandou et vol pour Pokhara

Katmandou et vol pour Pokhara

A l'aéroport, le hall d'enregistrement est rénové, ça se passe sans souci. La salle d'embarquement est comme il y a trois ans, sauf que là c'est midi, il y a un peu plus de monde et d'animation. Attente du vol Buddha Air 607 pour Pokhara.

Pokhara et Beni

Vol sans soucis, quelques vues sur les sommets au nord. Arrivée à Pokhara, le Machapuchhre est bien là. Chandra et Phinjo aussi, qui m'attendent à la sortie de l'aéroport. Eux ont fait la route de nuit et dormi quelques heures ici. Il y a un petit problème de transport à cause de Tihar. En payant, on trouve quand-même un taxi qui nous pousse à Beni.

Route de Pokhara à Beni, première vue sur le Dhaulagiri 1
Route de Pokhara à Beni, première vue sur le Dhaulagiri 1

Route de Pokhara à Beni, première vue sur le Dhaulagiri 1

La route est longue jusqu'à Beni ! Montée au-dessus de Pokhara, passage d'un col, descente sur la Kali Gandaki. A l'arrêt-benzine, une belle vue sur la face sud-est du Dhaulagiri 1. On monte enfin la vallée jusqu'à Beni, petite ville poussiéreuse au croisement des vallées de la Kali Gandaki et de la Myagdi. Il y a plein de bus qui attendent de ramener chez eux les vacanciers de Tihar. Tihar, tiens, il y avait plusieurs barrages d'enfants et de jeunes en route. Le chauffeur a cotisé au premier mais se fâchait ensuite. Installation dans une teahouse pour la nuit, Chandra veut pousser sur Darbang en bus demain matin.

Ce n'est pas encore le rythme de trek complet: la fin d'après-midi traîne un peu une fois la nuit venue. C'est l'occasion de faire connaissance autour de quelques verres de rhum Kukhri et de la distribution de couteaux Victorinox. Chandra est Chhetri, homme de haute caste, a un fils en année de master de mécanique en Norvège, est guide avec passion et laisse avec plaisir le travail administratif à Shankar. Phinjo est son neveu, Sherpa du Solu-Khumbu, fraîchement marié, électricien mais le marché ne semble pas porteur (sans jeu de mots). Il est guide diplômé mais travaille régulièrement comme porteur pour Chandra.

Il reste une dose de mystère sur le programme, Chandra n'a pas envie de détailler et on verra bien. Pour le moment, deux points positifs: je suis bien en solo avec eux, pas de groupe en vue, et ils ne me font pas un régime alimentaire Européen. Instruction immédiate de Chandra, profiter du confort de Beni pour passer une bonne nuit.

Beni et premier sentier accroché à la pente
Beni et premier sentier accroché à la pente
Beni et premier sentier accroché à la pente

Beni et premier sentier accroché à la pente

2 novembre. Nuit chaude, sommeil par morceaux à Beni. Après le déjeuner, on s'enfile à 8h dans une mini-Suzuki, direction Darbang. La piste n'est pas bien-bien plane, c'est étonnant que ces petites Suzuki tiennent le coup. Le chauffeur klaxonne joyeusement dans les villages, les virages, la forêt, avant et après les croisements, les dépassements. Après Darbang, une vue directe sur l'Himal là haut. A Khara, c'est le bout de la piste...

Basbot et Naura

En remontant la Myagdi khola: la forêt accrochée aux pentes raides, le chant des oiseaux, le grésillement des insectes, le grondement de la rivière, les cascades, le sentier qui monte et descend fort pour contourner les falaises et chercher les terrasses, les villages aux maisons miniatures avec leurs rizières, leurs carrés de légumes, leurs champs de millet et leurs buffles.

Il est 10h, ajustement de la tenue, trois grosses inspirations et on continue à pied. Après le massage de la piste, le sentier est agréable, dans la petite forêt, les champs accrochés à la pente, les chants d'insectes. Il fait chaud, le soleil tape dur. Autour des villages, mandariniers et taches vert clair des bananiers. On fait une pause-mandarine à Kalleni. Il est midi pile, soleil féroce pour les premiers raidillons vraiment forts avant Basbot. Ça tombe bien, c'est là qu'on s'arrête pour dîner. Une petite foule de villageois descend à Beni après les fêtes de Tihar. Une grosse banane et un thé pendant que Phinjo s'active aux fourneaux. Au menu, bhat (riz), sargh (ressemble un peu à l'épinard, un peu à la bette) et masala pimenté juste comme il faut. Mes craintes de régime nouilles – patates – boîtes de singe finissent de se dissiper.

Basbot
Basbot
Basbot

Basbot

Changement de programme: Chandra explique que c'est aujourd'hui que la police passe contrôler les permis de trek et il préfère que ça se fasse ici, où il arrive à communiquer (comment? Je ne vois pas de réseau GSM...) avec Shankar en cas d'embrouille. Ce n'est pas plus mal. Il fait carrément chaud, le programme pause et mini-lessive me va bien.

Attaques de paupières dans la chaleur de l'après-midi, le décalage horaire finit de se résorber. A 16h, le soleil disparaît derrière la crête, à 17h la fraîcheur du soir arrive et les chants d'insectes sont encore plus forts. La maison est tenue par deux didis (grande sœur, maîtresse de maison) et une grand-mère. Il y a aussi une moyenne fille et une petite. Curry de courge pour le souper: une didi écrase le masala avec une pierre dans un mortier. Phinjo prépare le repas sur un feu de bois dans une marmite autoclave.

La nouvelle lune se couche, avec un beau clair de terre. Les étoiles s'allument, aussi les lumières des fermes éparpillées dans la montagne: chacune son petit panneau solaire, une batterie, quelques ampoules LED et ça brille.

L'après-midi par terre et à me courber pour passer les portes (la maison est miniature) n'a pas fait de bien à mon dos, ça fait très mal.

Une bonne nuit sur le balcon de la maison de Basbot. Au matin, le mal de dos est toujours là: pénible de fermer le paquetage.

Départ à 7h, petits raidillons qui montent et descendent (plat népalais: un peu de montée / ukalo, un peu de descente / oralo) entre les falaises jusqu'à Khamla, c'est là qu'on devait passer la nuit. L'Himal est en face, au nord-ouest: Gurja Himal, Kambon et Myagdimatha.

Khamla, traversée de la Myagdi khola avant Naura
Khamla, traversée de la Myagdi khola avant Naura

Khamla, traversée de la Myagdi khola avant Naura

En repartant de Khamla, je garde le pull: il fait cru, on a déjà pris de la hauteur. Départ dans les rizières en terrasses, puis la forêt, chants d'oiseaux et d'insectes. Le pays est mal-plat, le sentier monte et descend tout le temps. Ça n'apparaît pas bien sur la carte au 1:75'000 avec courbes de niveau tous les 40 m !

On passe la Myagdi khola sur un bon pont tout neuf, on continue en rive droite, toujours la forêt en montées et descentes. Une place de camping avec « hôtel », quelques mini-villages. On retrouve le soleil. Encore un petit bout, il est 10h30 et on s'arrête pour le dîner à Naura. Au nord, on voit à gauche le sentier qui nous attend, qui monte raide dans le talus, et à droite le Jirbang qui cache le Dhaulagiri 1.

Naura
Naura

Naura

Nouveau changement de programme: la teahouse suivante est occupée ce soir. On reste là pour cette nuit, je m'installe au dortoir aménagé en haut de l'échelle, à côté du poulailler. Après-midi tranquille: petite lessive, douche au grand amusement des enfants du village, sieste. Le petit garçon de la maison est très intéressé par mes dessins. On en fait le tour, il est particulièrement étonné des dessins de bateaux.

L'après-midi se passe. A 15h30, le soleil s'en va. Le mal de dos est moins paralysant qu'hier: bon signe pour demain? D'autres enfants arrivent, admirent les crayons de couleur, bavardent deux-trois mots moitié népalais, moitié anglais. Il y a encore la cotisation pour l'école de Naura, pas soutenue par l’État. Le blog de Hays www.johnhayeswalks.com la signale déjà en 2013.

Phinjo est un cuisinier convaincu. La veille, il m'avait expliqué comme il fait tout avec les produits locaux (déjà, ça évite de porter), ça soutient l'économie locale, et il donne des leçons de cuisine hygiénique et adaptée à l'altitude aux didis. Ce soir, il me sert un Dhaulagiri de riz culture locale avec soupe aux haricots, sargh et pickle maison, le tout sur nappe blanche et à la lueur de la lampe à huile.

Naura
Naura

Naura

C'est le jour des collectes. Après l'école des enfants, il y a un voisin avec insuffisance rénale.

Chandra vient pour un discours du soir, pas 100% clair, élocution pâteuse. Il me propose un massage de dos, ce sera pour demain si ça continue à aller mal. Pour le moment, on vise une teahouse avant Dobang pour la nuit prochaine.

Assez pour aujourd'hui: je me limite à une petite toilette, quelques pages des aventures du Prof. Dr von Igelfeld et dodo.

4 novembre. Plutôt bien dormi, par morceaux, dans ce dortoir aux trois lits durs sous le toit de l'hôtel de Naura. Aïe, démangeaisons le matin, soupçons de puces?

De Naura à Boghara, le chemin accroché à la falaise, perspectives verticales
De Naura à Boghara, le chemin accroché à la falaise, perspectives verticales
De Naura à Boghara, le chemin accroché à la falaise, perspectives verticales
De Naura à Boghara, le chemin accroché à la falaise, perspectives verticales
De Naura à Boghara, le chemin accroché à la falaise, perspectives verticales

De Naura à Boghara, le chemin accroché à la falaise, perspectives verticales

Boghara et Dobang

Démarrage à 8h30 par une grimpée sévère derrière Naura, puis on rejoint le sentier balcon aperçu hier. On chemine un bout avec une dame au chargement impressionnant. Elle nous offre des mandarines à la pause. Le sentier balcon s'étire, Nepali flat, ukalo, oralo, avec des touffes de forêt dans les creux. Les gorges se resserrent, l'eau gronde tout au fond dans le noir.

Changement d'ambiance au détour d'une bosse: le sentier s'accroche au rocher avec des escaliers serrés. C'est le bout amélioré par l'armée il y a quelques années; avant. Il fallait poser des cordes pour faire passer les touristes.

Le verrou passé, on est sous Boghara. Un joli petit sentier serpente dans la forêt, nous mène à la teahouse de Boghara Pun, 2'080 m, arrêt dîner. C'est étonnant de retrouver la verdure, les chants d'oiseaux et d'insectes après les perspectives verticales du verrou.

Boghara
Boghara
Boghara
Boghara

Boghara

Aujourd’hui, c'est le premier vrai jour de marche: trois heures d'un bon pas le matin, trois heures l'après-midi aussi. Et le dos tient le coup: bonne nouvelle ! Et le temps reste magnifique, pas un nuage, autre bonne nouvelle.

Boghara Pun homestay, quelques chambres, le haut de la maison sert de rucher. Phinjo me sert une bonne soupe aux nouilles, sargh et œuf sur la terrasse au soleil.

Départ de l'après-midi: on commence par redescendre tout ce qu'on avait monté pour arriver à Jyardan, 1'860 m, le dernier village de la vallée, autant dire le bout du monde, travaux de labour avec deux buffles attelés à la charrue. Ensuite, on remonte au niveau de Boghara pour redescendre jusqu'à la rivière, remonter, redescendre, tout ça dans une forêt épaisse, un peu humide, traversées de rivières, éboulis, escaliers de pierre bien raides. En amont de Boghara, les gorges sont encaissées. On perd tout de suite le soleil, et il fait froid dès qu'on ralentit.

Un troupeau de buffles dans la forêt, puis une clairière avec un abri de bâches, c'est Lipshe Lipsaba, 1970 m mais on n'a pas fini. On ne descend presque plus mais on monte, dans la forêt sur le sentier glissant, ça devient un peu long. Enfin, une clairière, Chandra pose le sac, on a fini pour aujourd’hui.

Jyardan, Lapche kharka
Jyardan, Lapche kharka
Jyardan, Lapche kharka
Jyardan, Lapche kharka
Jyardan, Lapche kharka

Jyardan, Lapche kharka

Lapche kharka, l'alpage des buffles, 2'253 m, la teahouse est pompeusement baptisée hôtel Dhapcha. Question architecture, on est en net retrait par rapport aux haltes précédentes. Je vais inaugurer la tente. Il commence à faire sombre et frais. Je fais le plein d'eau à la fontaine, 50 m au-dessous dans la forêt: un goulot de bouteille en plastique aguillé entre les cailloux dans le torrent pour faire un petit jet. Avec les buffles qui se promènent au-dessus, ce n'est pas exactement l'eau sans danger. Vive les pastilles de désinfection Micropur !

Il y a plein d'orties, Phinjo va faire une soupe avec. Je me replie au chaud dans la cuisine pour la mise à jour du carnet, suite dans la tente après avoir fait un peu d'ordre et changé de chaussettes. Les pieds au sec, c'est plus confortable.

C'est confirmé, je me suis fait manger par les puces à Naura. Reste à espérer que c'est des puces de poules qui ne restent pas sur les gens... sinon, le tube d'antihistaminique arrivera au bout et ça finira comme en Éthiopie mais plus longtemps.

La lampe solaire Little Sun est lumineuse. Montée en plafonnier, elle rend la tente très habitable en mode faible intensité; à pleine puissance, elle éclaire la cuisine pour le repas à la grande joie de tous: l'éclairage solaire normal est en panne.

Phinjo a de nouveau fait des merveilles. La soupe lentilles-orties est juste parfaite, et il a préparé un curry avec la viande boucanée qui pendouille du plafond noir de fumée, plus autres choses non identifiées, c'est tout à fait bon. Ils se partagent un piment qu'ils ajoutent dans leur assiette... pour moi, ça va bien comme ça.

Lapche kharka
Lapche kharka
Lapche kharka
Lapche kharka

Lapche kharka

Après souper, Chandra et Phinjo se lancent dans de grandes envolées contre les gens qui cassent le métier, entre les porteurs-guides pas assurés et les guides dont la seule compétence est de parler français ou allemand.

Demain sera une journée de fond de vallée, toute en montées et descentes comme aujourd'hui. Sooba ratri, bonne nuit, je me fais mon petit nid douillet dans la tente.

5 novembre. Plutôt bonne, cette première nuit sous tente. Comme d'habitude, sommeil compact jusqu'à 2h, puis ça continue par petits bouts. Le sac de couchage complètement ouvert, posé sur le matelas gonflable, suffit largement. Au matin, bonne surprise, il n'y a pas trop de nouvelles piqûres de puces. Petite toilette à la fontaine; pas de WC organisé, la forêt digère ce qui vient.

Chapatis au déjeuner, avec le beurre des buffles, tout à fait bon. La didi a eu la prévenance d'essuyer mon plat avec un torchon... hum, ne pas y penser. Pour le déjeuner de Chandra et Phinjo, elle fait sauter un reste de riz avec huile, piment, curcuma, sel et leur sert avec la soupe aux orties d'hier.

Dobang
Dobang

Dobang

Départ pour deux heures de marche dans la forêt épaisse: une heure pour trouver le soleil, puis une heure encore jusqu'à Dobang, 2'520 m: quelques maisons et la place de camping. Pas de panneau solaire mais une mini-turbine hydraulique.

Il y a un bon soleil et la vue sur le Dhaulagiri 1 et le Tsaurabong. Petite lessive, thé, lavage des pieds, un moment calme. Les avalanches grondent sur la face du Tsaurabong, gros nuages de neige. Phinjo nous sert un « sherpa stew », soupe intéressante, patates, grosses nouilles, sargh, piment... et sel !

Dobang, Talitre
Dobang, Talitre

Dobang, Talitre

Salla Ghari

Midi, on redémarre. Oralo, passage d'un pont en bois puis le long, toujours, de la Myagdi khola, en grosses montées et petites descentes, toujours dans la forêt épaisse, avec quelques péripéties: passage d'éboulis, traversée de torrents sur des passerelles précaires. On monte maintenant en rive gauche. La forêt change un peu: il n'y a plus de fougères, les rhododendrons disparaissent; les bambous assurent la continuité.

Le Dhaulagiri 1 à droite devant se laisse deviner à travers le feuillage, domine les arbres dès qu'on est dans une clairière.

2850 m, Talitre, petite pause. Il y a un petit air d'automne dans cette clairière avec une cabane fermée et le Dhaulagiri 5 de l'autre côté de la vallée, feuilles mortes partout.

On repart. Il reste une heure 20, mais ardue: montées terribles, en plus Chandra s'amuse à nous faire couper les lacets, passage de torrents avec éboulis pas très stables... On est entrés dans la forêt de résineux, des pins qui ressemblent à des grands sapins bizarres, avec leurs petites aiguilles.

Ouf ! 15h20, nous voilà à Salla Ghari « la jungle des pins », 3'110 m. Il y a deux cabanes, une équipe est au travail pour l'aménagement de la place de camping en terrasses. Ils débitent des planches aussi, et trient les pierres. Chandra promet, l'année prochaine il y aura un homestay ici. A Salla Ghari comme à Dobang, pas de panneau solaire mais une mini-turbine hydraulique. On plante la tente pour moi à côté de la teahouse. On aura le même genre d'installation demain soir, et au-dessus le confort s'arrêtera tout à fait.

Salla Ghari, coucher de soleil sur le Dhaulagiri 1
Salla Ghari, coucher de soleil sur le Dhaulagiri 1

Salla Ghari, coucher de soleil sur le Dhaulagiri 1

Le point d'eau est juste après le camp, une goulette qui dirige l'eau du torrent en jet, mais pas de buffles au-dessus cette fois. Du point d'eau, belle vue verticale vers la face ouest du Dhaulagiri 1.

Il y a deux jeunes Tessinois, mignons tout plein, qui font la promenade tout seuls. Bien sûr, Chandra désapprouve. Phinjo se demande si le couple est en situation régulière.

Le soleil disparaît, il fait tout de suite plus frais. 17h30, lumière du coucher de soleil sur la face du Dhaulagiri 1, déjà un succès ! Ensuite, un moment froid jusqu''au souper, soupe à l'ail contre l'AMS, mal des montagnes, et riz avec des choses dedans, bien salé pour faire boire. Tout ça est servi dans la teahouse bien enfumée (tousse).

Je bats en retraite après le thé, mini-toilette et coucher dans la tente à 8°C.

Pendant la nuit, les souris de la teahouse font des trous dans le sac à dos de Chandra et dans le buff de Phinjo.

6 novembre. En forme malgré la nuit tout en pointillés. L'humidité ! J'ai fini par fermer le sac de couchage tout à fait même s'il ne faisait pas vraiment froid: 6°C dans la tente. Changement de tenue de nuit en vue pour ce soir.

C'est de nouveau le grand beau temps, avec le soleil levant qui éclaire les sommets tout en haut en face. Quelques thés, une tsampa consistante, bouillie d'orge au thé, et le jour est prêt à commencer.

Salla Ghari
Salla Ghari

Salla Ghari

Quelques signes d'efficacité de la promenade déjà: je commence à perdre le fil des jours, et j'écris sans lunettes ! Bavardages du matin avec le gardien du camp, un petit vieux de... 55 ans. Ça l'amuse beaucoup d'être plus jeune que moi. Sa famille est à Boghara.

L'animation de la journée, c'est qu'il va y avoir des rotations d'hélicoptère, une équipe monte avec journalistes vidéo pour chercher un Néerlandais disparu en montagne ce printemps.

Départ tranquille à 8h30 pour une petite journée, deux heures de promenade jusqu'à l'Italian camp.

Italian camp

Le Dhaulagiri 1 nous domine tout le long, à contre-jour. On sort tout doucement de la forêt. Le sentier est coupé par de grosses ravines, on avance dans la petite gelée, Phinjo toujours en sandales. Le soleil arrive, la végétation se fait plus rare.

Italian camp
Italian camp
Italian camp

Italian camp

Tout d'un coup, il n'y a plus que des petits rhododendrons, des cynorrhodons, des aulnes et des genévriers. Et puis, plus qu'une lande aux buissons ras. Et puis quelques bâtiments en pierres, trois tentes, c'est l'Italian camp, 3'660 m. Il fait bon au soleil, 22°C dans la tente. Je fais une dernière lessive avant l'altitude, mais que l'eau est froide !

Tout le monde prend la journée tranquillement, y compris une bande de chocards, jolis corbeaux de montagne au bec jaune et aux pattes rouges, qui s'amusent dans les courants d'air. Un nuage décoratif vient coiffer le Tsaurabong. Le Dhaulagiri 5 se cache juste derrière la crête.

Le tenancier a un petit carré de légumes. Phinjo arrive à me mettre du sargh dans la soupe aux nouilles de midi.

En fin d'après-midi, une petite promenade de reconnaissance du célèbre passage délicat pour demain matin... En effet ! Le premier bout est visible, on imagine la suite. Il y a deux zones d'effondrement, de part et d'autre du torrent. Le terrain a l'air instable partout, et si on se rate, on finit dans le torrent qui s'engouffre en tunnel sous le glissement de terrain et de neige qui vient de la rive gauche.

Italian camp
Italian camp
Italian camp

Italian camp

Le soir vient. 17h30, le Dhaulagiri 1 s'allume, passe au doré, au rose, un niveau de plus qu'à Salla Ghari. Les deux jeunes Tessinois ne sont pas montés. Dommage: l'impression de haute montagne, la présence des sommets sont quand-même autre chose ici qu'à Dobang. Je passe pull et sous-pantalon thermiques ce soir: 11°C dans la tente au coucher du soleil, rien de bien méchant mais je m'attends au gel cette nuit. Les chaussons-duvet ont déjà servi hier soir. En tout cas, Phinjo a sorti ses habits chauds et m'assure qu'il a des chaussures !

Italian camp, coucher de soleil sur le Dhaulagiri 1, départ du sentier aérien
Italian camp, coucher de soleil sur le Dhaulagiri 1, départ du sentier aérien
Italian camp, coucher de soleil sur le Dhaulagiri 1, départ du sentier aérien

Italian camp, coucher de soleil sur le Dhaulagiri 1, départ du sentier aérien

Souper dans la salle commune enfumée de la teahouse, l'équipe de bûcherons fait tripot. Je ne me risque qu'à un demi-piment vert pour agrémenter le repas. Ouille, qu'il est fort ! Au mur, un poster kitsch des montagnes et trains de Suisse.

7 novembre. Pas encore le grand froid cette nuit: -1°C dans la tente. Le duvet n'est pas aussi chaud qu'il en a l'air, et il faudra développer les défenses la nuit prochaine: doudoune par dessus?

Swiss camp, glacier de Chhonbarban, chocards au Japanese camp
Swiss camp, glacier de Chhonbarban, chocards au Japanese camp
Swiss camp, glacier de Chhonbarban, chocards au Japanese camp
Swiss camp, glacier de Chhonbarban, chocards au Japanese camp

Swiss camp, glacier de Chhonbarban, chocards au Japanese camp

Glacier de Chhonbarban et camp de base du Dhaulagiri

Départ pas trop matinal pour le passage délicat, on attend le lever du soleil. Ça commence par une corniche bien aérienne, suivie d'une descente dans une cheminée pas très stable, puis la montée très raide de l'autre côté, pas plus stable, enfin une suite de corniches et raidillons bien poumogènes. Je ne fais pas le malin, quand Phinjo me dit de ne pas regarder à droite, je mets toute mon attention sur le sac à dos de Chandra. Mais ça passe, le terrain gelé porte bien et il n'y a pas de pierres qui volent.

Le verrou est passé, voici le Swiss camp, 3'730 m, occupé par l'équipe à la recherche du Néerlandais perdu. Le technicien vidéo, arrivé hier de Pokhara en hélico, a le souffle court.

On remonte tranquillement le torrent en rive droite. Le mur du glacier est en face. Il faut grimper la moraine en commençant par traverser le torrent, de l'eau glacée jusqu'aux genoux. Chandra assure que ça peut être au-dessus de la taille au printemps. Après la longue montée, on prend pied sur le glacier et de là jusqu'au camp c'est le zigzag, montées et descentes d'une crête de glace à l'autre. Ça n'en finit pas, les chapatis et l’œuf du matin commencent à être lointains. Arrêt thé, ça prend du temps, l'eau est très froide et le réchaud à gaz pas très puissant. Les nuages commencent à bourgeonner. Encore 1h45 et nous voilà au camp de base du Dhaulagiri, 4'740 m. Ouf, crevé !

Camp de base du Dhaulagiri
Camp de base du Dhaulagiri
Camp de base du Dhaulagiri
Camp de base du Dhaulagiri
Camp de base du Dhaulagiri

Camp de base du Dhaulagiri

La face nord du Dhaulagiri 1 nous domine, le sommet est à 7'100 m à vol de chocard, 3'350 m plus haut. Wow.

Un peu triste, sinon, ce camp de base. Les tentes sont posées sur des petites terrasses de pierres plus ou moins plates entre des tas de détritus et immondices. Heureusement qu'il fait froid: l'odeur en prime serait trop. C'est la fin des camps déserts: du monde ici, rien à voir avec les camps du Kilimandjaro, mais pas non plus la solitude calme de ces derniers jours. On se pose à côté de la tente cuisine d'un groupe, plutôt bruyante, mais Phinjo s'arrange avec eux pour le repas.

C'est la fin aussi de mon petit nid douillet. Pas de teahouse ici, on partage tous la tente. A trois adultes plus sacs dans une tente pour 2-3, c'est chaud. Le bon côté, c'est que ça réchauffe: toute petite gelée dans la tente le matin, bonne grosse gelée dehors. Et si la nuit est en tout petits pointillés, la durée compense: pas de tente mess, tout le monde aux plumes à 18h30 !

French Col
French Col
French Col
French Col

French Col

8 novembre. Réveil en fanfare quand la tente cuisine d'à côté fait ses paquets. On traîne un peu. Déjeuner minimal et on est les derniers à partir sur le glacier.

French col

On s'engage dans la moraine vers la droite, et ça grimpe. Arrivés sur une crête, on la suit contre un vent terrible, glacé, avec tourbillons de poussière. A une pause, on regonfle un porteur d'un groupe, assez mal en point avec des symptômes de mal des montagnes.

Chandra propose un arrêt bienvenu dans une petite vallée avant le dernier raidillon. Phinjo nous prépare un thé et une soupe aux nouilles, aussi pour le porteur malade. Un chapati et un morceau de fromage là-dessus, la vie est belle.

On attaque le sentier du col. Pas trace des conditions difficiles annoncées sur la carte (crampons et piolet requis). On y est, 5'360 m. Pas un nuage, la vallée cachée s'ouvre derrière.

French Col
French Col
French Col
French Col

French Col

On partage le col avec un groupe de... Français bien sûr, plus un Breton avec drapeau. Le col lui-même n'a rien de spécial: un peu lunaire; la vue sur Tukuche, les Dhaulagiris, Sita Chuchura, Hongde et son glacier vaut la montée.

Avec le col, on entre au pays des lungtas, drapeaux de prière. La vallée de la Myagdi affichait une piété discrète, et pas de Bouddhisme. Est-ce un effet touriste, ou bien l'approche de la haute vallée de la Kali Gandaki? Je penche pour l'effet touriste. Phinjo aussi.

Les nuits

Beni en teahouse, Basbot chez l'habitante sur le balcon, Naura en dortoir avec poules et puces. A Lapche kharka, Salla Ghari et Italian camp, je suis seul dans la tente, Chandra et Phinjo dorment à la cuisine. Au camp de base et à Hidden valley, aïe, les trois dans la tente. C'est une bonne raison pour sauter l'étape de Yak kharka. Marpha en petit lodge, Tatopani en grand lodge, et ensuite lodges de luxe avec commodités en suite jusqu'à Pokhara.

Là, c'est la configuration du camp de base avec (1) plate-forme de pierres plus ou moins plates sur le glacier, (2) tente 2-3 places, intérieur couvert de givre le matin, il neige dans la tente dès qu’on commence à bouger, (3) lampe solaire Little Sun, (4) Chandra avec sac de couchage, (5) Phinjo tout habillé, (6) moi avec sac de couchage sur (7) matelas gonflable Thermarest, pas mal compte tenu du poids 400 g. Aux plumes de 18h30 à 6h... maximum quatre heures de sommeil là-dedans, le reste en exercices de relaxation.

Nuits et repas

Nuits et repas

Les repas

Deux mots-clés: meetosa, savoureux, et phugio, j'ai assez.

En solution de base, le dal bhat: un Dhaulagiri de riz peu ou pas salé, un ragoût de légumes, un condiment et une louche de sargh, épinard amer. La soupe aux lentilles est servie à part. Un délice. Pour les grandes occasions, c'est le Nepali thali full-set, avec un petit pot de masala de viande et un papadum frit. J'ai droit à une cuillère. Chandra et Phinjo mélangent tout et mangent avec la main droite.

Phinjo prépare tout avec deux petits autocuiseurs sur feu de bois. Au-dessus d'Italian camp, ça se simplifie beaucoup: un seul feu de gaz pour tout, y compris pour faire fondre la glace le matin: gastronomie mise entre parenthèses, soupe aux nouilles instantanée.

A Marpha, Phinjo prépare de très bons mo-mos, raviolis Népalais.

A partir de Tatopani, il faut compter avec la cuisine des lodges.

Le thé fait tout descendre: dudh chiya, thé au lait frais de bufflonne en général. A partir de Marpha, il y a aussi du rakshi de pommes, blé ou riz.

Vallée cachée, col de Dhampus et descente sur Marpha
Hidden valley
Hidden valley
Hidden valley
Hidden valley
Hidden valley
Hidden valley

Hidden valley

Derrière le French col, le chemin part à flanc de coteau vers le camp de Hidden valley. Le premier bout est bien verglacé, les chaînes Yaktrax n'auront pas fait le voyage pour rien.

C'est une belle journée, je suis content d'arriver au camp prendre un peu le soleil. Bivouac à 5'080 m, ce n'est pas rien. Phinjo sert encore un Sherpa stew en milieu d'après-midi... Il a mis son réchaud à gaz à l'abri du vent dans un coin du stupa. Mais le stupa n'a pas vraiment l'air d'en être un, semble surtout servir de décoration et d'abri.

Mini-toilette, changements essentiels et la nuit est tombée. Pas une bonne nuit ! Pas si froide que ça, mais impossible de trouver le sommeil dans cette tente « 2-3 personnes », avec un caillou sournois au mauvais endroit en plus.

9 novembre. Réveil pas très gracieux de ce camp dans la jolie Hidden valley. Soupe aux nouilles pour déjeuner, repli de la tente pleine de glaçons et on est partis.

Ukalo, oralo puis gros ukalo dans la caillasse sous les pics de Tukuche. Le Dhampus pass (Thapa bhanjyang, 5'258 m) est à peine marqué: quelques cairns avec lungtas, et la vue en face sur les Nilgiris et les Annapurnas.

Dhampus pass
Dhampus pass
Dhampus pass
Dhampus pass
Dhampus pass
Dhampus pass

Dhampus pass

Une petite descente de l'autre côté, passage du camp de Kalopani / elevation camp, le plein d'eau, et c'est ensuite que ça devient fort: passage dans la neige profonde, puis à flanc de coteau sous le Dhampus peak, montées, descentes en cherchant le chemin dans de la caillasse instable à moitié couverte de neige fondante. On fait un bout de chemin avec un petit groupe de Coréens encore plus découragés que moi, les deux toutes petites nuits se font sentir. Derrière chaque arête qu'on passe c'est une nouvelle traversée... On se console avec les vues des pics de Tukuche à droite, des Nilgiris et de l'Annapurna 1 devant, et le grand beau temps, imperturbable.

Enfin on arrive dans la prairie et le raidillon qui dégringole sur Yak kharka 1000 m plus bas. Trois Russes grimpent, veulent aller planter leur tente plus haut, feront fondre de la neige sale pour l'eau.

Yak kharka, Marpha
Yak kharka, Marpha
Yak kharka, Marpha
Yak kharka, Marpha

Yak kharka, Marpha

Yak kharka, l'alpage des yaks, 3'680 m, le camp ne fait pas envie. Marpha est plus glamourös. La perspective d'une douche, d'un bon repas et d'un lit donne de la vigueur. Chandra n'y croyait pas, mais à 15h nous voilà repartis dans la descente vers la vallée qu'on voit tout là en bas.

Les yaks sont juste en-dessous du camp, dans les buissons de genévriers, cynorrhodons nains, cyprès, pins. Sous Alu Bari, on tombe sur deux autres Russes, qui étaient avec les trois premiers mais qui en ont marre et redescendent. Ils expliquent que leurs porteurs ont déserté !

Descente toujours sur Marpha, raide, longue. Les Nilgiris en face s'allument au soleil couchant, la Kali Gandaki coule dans la vallée.

Aïe ! En descendant, un lacet trop raide, ça tape fort au gros orteil gauche. Avec un peu de chance il me laissera tranquille ces prochains jours et l'ongle tombera cet hiver. Les pieds de randonneur...

Marpha

Arrivée enfin à Marpha, 2'670 m, déjà dans l'ombre. On prend congé des Russes et on s'installe « chez Nisa ». Douche ! Bien tiède ! Un petit passage à vide en contrecoup, mais rien qui ne résiste à un bon thé chaud. Je mets le carnet à jour à la chaleur de la cuisine, avec l'appui d'une bouteille de pomme fabrication locale. Chandra et Phinjo sont passés à la douche aussi, il est 19h15 et la soirée ne fait que commencer. Qu'est-ce qu'on a bien fait de ne pas rester à Yak kharka ! Et repos demain...

On se fait rattraper par l'actualité en descendant de la montagne: Trump est élu président des US... Connexion wifi demain.

Chandra reçoit des nouvelles de Yak kharka: les Coréens en perdition y sont arrivée, bivouaquent. Pas de douche pour eux ce soir.

10 novembre. Journée de repos: dodo jusqu'à 7h30 sur un lit très correct, déjeuner bien assis à une table, moment tranquille à attendre l'eau chaude solaire puis opération lessive ! La couleur de l'eau est éloquente sur l'urgence.

Suite de matinée tranquille entre la gestion de l'étendage et les aventures du Prof. Dr von Igelfeld.

Marpha
Marpha
Marpha
Marpha
Marpha
Marpha
Marpha

Marpha

Il fait doux au soleil de la terrasse de chez Nisa. Après dîner, départ pour un tour de ville. La nouvelle route passe à l'écart du bourg qui reste bien joli avec sa rue pavée de grosses pierres. Le gros changement par rapport à 2007 est la prolifération des fils électriques aériens et de l'éclairage public, inexistants il y a neuf ans à mon souvenir.

Marpha
Marpha
Marpha
Marpha
Marpha
Marpha
Marpha

Marpha

Montée au gompa, monastère: il avait été reconstruit il y a seize ans et a très peu souffert du tremblement de terre.

Montée au curieux stupa, monument funéraire qui domine la ville. Le chemin part tout raide entre les maisons de pierres blanchies. Il monte ensuite au-dessus du village, raide ! Et en plus, le vent de l'après-midi souffle, terrible. Ne pas rater l'embranchement: le sentier continue vers un autre village, plus haut, pas encore touché par la route et l'électricité facile. Vu de près, le stupa n'est pas forcément mieux mais la vue sur Marpha est assez réussie.

Bout de causette avec les marchands de souvenirs, enfants poseurs au retour de l'école. Si je me rappelle bien, il y a neuf ans, il y avait ici une ou deux boutiques qui proposaient le téléphone satellite, j'avais pu appeler à la maison. Maintenant, tous les lodges haut de gamme, y compris le Snow Leopard d'alors, proposent le wifi. Le soleil tombe, je m'enfile dans un d'entre eux pour téléphoner à Émilie, à Florian, faire le tour de l'actualité et des e-mails, ceux que j'arrive à charger en tout cas... et échantillonner le cidre local, pas mal du tout !

Retour chez Nisa à la nuit tombée pour une douche et un thé, qui se prolonge avec la pomme – tatopani (eau chaude – surprenant, cette habitude des Népalais de mélanger l'eau de vie avec de l'eau chaude) pendant que Phinjo se met aux fourneaux dans sa veste toute propre.

Marpha
Marpha
Marpha
Marpha
Marpha

Marpha

Ce soir, la cuisine de Nisa s'anime avec les hommes du quartier venus boire une tasse de dudh chiya en commentant les affaires courantes. Phinjo m'a préparé de la soupe à l'ail (prophylaxie rétroactive de l'AMS?) et une belle assiette de mo-mos légumes, sans tricher, je l'ai vu tout préparer à partir de rien.

Les commentaires vont bon train, appuyés de grandes rasades de dudh chiya. Nisa a sorti ses derniers beignets de Tihar pour l'occasion. L'ambiance tranche résolument avec la soirée au Snow Leopard il y a neuf ans !

Discussion d'organisation avec Chandra: on a « gagné » cinq jours sur le programme, il épate tous ses copains en leur disant qu'on a traversé en huit jours. On continue avec un zigzag en « homestay » jusqu'à Pokhara.

Basse Kali Gandaki

11 novembre: départ tôt pour la station de bus au bout de Marpha: les bâtiments en béton ont poussé au bord de la piste poussiéreuse. Le tenancier gère les places par téléphone avec Jomsom, c'est un peu mystérieux. Le téléphone et la calculatrice sont emballés dans du plastique contre la poussière. La boutique propose aussi des produits locaux, surtout du rakshi de pommes.

8h30, les bus commencent à arriver dans leurs nuages. Chandra me pousse dans un bus, pas de place assise, je me cramponne entre les sièges, plié en deux. Ces bus sont miniatures, comme les maisons. Ils ont l'air gros du dehors, mais vraiment il y a peu de place dedans. En plus, la piste est très sommaire et ça secoue dans tous les sens. Expérience peu concluante même si un changement à Larjung permet de poser une fesse sur la roue de secours, au milieu du passage après la porte d'entrée.

On passe devant la cascade de glace du Dhaulagiri en l'apercevant à peine, on rate le dégagement sur l'Annapurna 1 et les gorges de la Kali Gandaki. Un peu frustré en arrivant tout poussiéreux à Tatopani. Explication tendue avec Chandra quand il me propose de continuer en bus demain sur Beni et d'y dormir... et qu'il me présente une facture clairement gonflée pour le bout de Marpha à Tatopani.

Tatopani
Tatopani
Tatopani

Tatopani

Bon, pas la peine de bouder, on va se tremper dans le bassin d'eau chaude, et même avec une Gurkha glacée. Ça détend. Tout un petit monde, ces bains: enfants, touristes qui entrent dans l'eau tout habillés sous les regards réprobateurs (un Allemand même en sandales!), petites vieilles, jeunes dames... Le lendemain matin quand on part, c'est plein aussi.

Soirée tiède, une vue sur le Nilgiri Sud entre les nuages qui se sont formés sur les sommets. Discussion avec deux jeunes Aixois, ils confirment qu'il existe bien un itinéraire de randonnée dans la vallée, en évitant la piste, sa poussière et ses bus. Re-explications avec Chandra, un peu tendue au début, une variante Ghorepani est écartée, on continue demain en bus et on ne s'arrête pas à Beni.

12 novembre. Les nuages d'hier soir se sont dissipés, les mauvaises pensées aussi espérons-le. Ça manque un peu de vues directes sur le Nilgiri Sud, l'horizon est perturbé par fils électriques ou végétation. Plutôt la végétation, heureusement, depuis la table du déjeuner du Trekker's Inn.

Quelques mètres jusqu'à l'arrêt de bus, un peu d'attente et c'est reparti, avec un siège cette fois. Les inscriptions « deluxe », « free wifi », « air conditioned » sur les bus sont 100% fantaisie; le « please horn » est sérieux, lui.

Bus de la Kali Gandaki
Bus de la Kali Gandaki

Bus de la Kali Gandaki

Les gorges de la Kali Gandaki au-dessous de Tatopani sont très encaissées, sombres, la piste et ses bords sont poussiéreux, pas vraiment le plus bel endroit. Le bus tape, craque, les suspensions vont en butée. Ça penche parfois de manière peu rassurante vers la rivière, mais soyons zen, une des roues a tous ses écrous.

Quelques kilomètres en amont de Beni, une conduite d'eau en cours de pose... sans commentaires.

Trois heures de piste de Tatopani à Beni... Retour à la case départ de la promenade. Toujours aussi poussiéreuse, cette station de bus, même si elle est au soleil maintenant. Un Nepali thali et on embarque dans le même taxi que mardi dernier, direction Pokhara. On débarque à Kande, sur le col 30 km avant Pokhara.

Australian camp et Dhampus
Australian camp
Australian camp
Australian camp
Australian camp
Australian camp
Australian camp

Australian camp

Depuis Kande, une heure de montée énergique jusqu'à la colline d'Australian camp qui domine Pokhara au loin, face à la chaîne des Annapurnas, jusqu'au Manaslu au fond. Le Machapuchhre aussi est là, mais fait son capricieux, se cache derrière les nuages.

On s'installe dans le lodge en dur, grande chambre avec commodités en suite. La croupe à côté est occupée par des tentes et une buvette, c'est de là que la vue est bien dégagée. Un très beau coucher de soleil, des bandes de jeunes sont venues passer le samedi soir ici en haut, avec caisses de Tiger, very strong beer. Un vol de vautours tourne dans le ciel. La fin de soirée se passe à finir le chiang de Marpha, avec un guide de Pokhara bien allumé qui raconte les sadhus de 2ème catégorie, moines vagabonds mendiants qui s'occuperaient surtout de consoler les veuves.

Australian camp
Australian camp
Australian camp
Australian camp
Australian camp

Australian camp

13 novembre. Matinée tranquille: debout avant 6h pour voir le soleil se lever sur les montagnes, puis tout doucement rangement, déjeuner et départ. On est sur le parcours long de l'Annapurna base camp. En faisant des détours, Chandra parvient à tirer le chemin jusqu'à Dhampus à 1h30: descentes en escaliers et chemins dallés dans la forêt avec vues sur l'Annapurna Sud, le Machapuchhre, le Gangapurna, les Annapurnas 2 et 4. Promeneurs locaux du dimanche, groupes venus bivouaquer dans les clairières. Le pied gauche tient, je fais quand-même attention à comment je le pose. Arrivée à Dhampus, village étiré le long de la crête.

On s'installe au Gurung Cottage, une grande belle chambre à l'étage de l'annexe avec commodités, 2ème nuit de suite... et linge de bain fourni ! Petite lessive, session dessin et fort bon dîner.

Dhampus
Dhampus
Dhampus
Dhampus
Dhampus

Dhampus

Tout de suite après le dal bhat, départ pour une petite promenade mixte sightseeing et écotourisme. Le Dhaulagiri pointe derrière la crête au nord-ouest. C'est un coin de petite agriculture, minuscules champs de blé, riz, maïs, millet en terrasses, avec carrés de légumes, mais l'évolution va vers le tourisme local: les gens de la ville viennent trouver l'air pur, la tranquillité et la vue sur les montagnes. Petite discussion en promenade sur les ethnies et castes. Le système de castes n'est pas enterré !

Dhampus
Dhampus
Dhampus
Dhampus
Dhampus

Dhampus

Dhampus
Dhampus
Dhampus
Dhampus
Dhampus
Dhampus

Dhampus

En pays Gurung, les maisons sont en pierre taillée jointoyée à la terre crue. Les boiseries peuvent être assez travaillées selon le standing de la maison.

Fin d'après-midi tranquille après la promenade: bonne douche chaude solaire, session wifi avec bonne connexion, quelques trous dans les nuages pour encadrer les sommets au coucher du soleil. Dans ces lodges, ce n'est plus Phinjo qui cuisine, et Chandra s'est mis en tête de varier mon régime. Hier des « röstis » au fromage pas très convaincants, mais ce soir une belle soupe aux légumes tout frais, et des nems géants avec petite salade et frites, tout très bon, pommes de Marpha pour le dessert. Un jeune regarde des vidéos fondamentalistes chrétiennes complètement hallucinées sur son téléphone.

14 novembre. Nuit presque bourgeoise dans cette grande belle chambre du Gurung Cottage. Le chant du coq annonce le moment de se lever pour le spectacle du lever de soleil sur les sommets, de nouveau les nuages de la veille se sont dissipés.

Après le déjeuner, deux heures et demie de marche: remontée sur le haut de Dhampus, puis descente raide par le versant au soleil à travers villages et rizières jusqu'au fond de la vallée, traversée de la Yamdi khola, remontée de l'autre côté jusqu'à la route de Pokhara.

Naudanda et Sarangkot

On suit plus ou moins la crête hors de la route le long de Naudanda, gros village étiré sur le haut de la colline. Enfants sur le chemin de l'école, poules avec poussins et poulettes sous des paniers retournés pour les protéger des vautours et milans, beaucoup de nouvelles constructions en béton, à étages, qui viennent remplacer les maisons traditionnelles. Pokhara est devant, en bas à droite.

On revient en pays dévot: prolifération de petits sanctuaires en bord de chemin et images pieuses sur les fontaines.

Khadagaun, Kastikot, Himalayan villa, home stay, organic food, on pose les sacs pour le moment. Un brahmane fait des pujas élaborées: fumée, guirlandes de fleurs, tintement de clochettes. Une fois fini, il vient décorer Chandra, Phinjo et les passants. Je décline poliment la décoration mais accepte des tranches de mandarines.

Naudanda, Kastikot
Naudanda, Kastikot
Naudanda, Kastikot
Naudanda, Kastikot
Naudanda, Kastikot
Naudanda, Kastikot

Naudanda, Kastikot

Un dal bhat plus tard, on repart par le chemin au sud de la crête, plutôt en pente régulière. Un peu poussiéreux mais pas trop de circulation. 1h30 de marche et nous voilà au bout de la crête à Sarangkot, lieu d'excursion de tout Pokhara. Installation au Mountain view. Discussion photo avec un Tchèque avec reflex Canon plein format et qui travaille en RAW. Il raconte qu'il vient de faire le tour du Manaslu, et qu'il y a un chantier de route y compris liaison avec la Chine par le col...

Kastikot, Sarangkot
Kastikot, Sarangkot
Kastikot, Sarangkot
Kastikot, Sarangkot
Kastikot, Sarangkot
Kastikot, Sarangkot

Kastikot, Sarangkot

Montée surérogatoire en haut de la colline, point de vue aménagé, tourisme 90% local, les gens font des selfies inspirés. Depuis ici, le Dhaulagiri sort bien derrière les crêtes. Les autres montagnes de ces derniers jours y sont aussi, avec le Manaslu un peu plus présent.

Plein de parapentes dans le ciel, moins de vautours.

Le soleil se couche sur les collines du bas-Népal. Fin d'après-midi tranquille après la douche et une Gurkha. Bavardages avec un grand Bavarois qui se promène au Népal depuis 30 ans. Dal-bhat avec vodka Ruslan, sans eau chaude pour moi... Chandra est vraiment difficile à comprendre quand il a un verre dans le nez. Re-bavardages, dodo.

Sarangkot, lune géante, lever de soleil sur le Dhaulagiri 1
Sarangkot, lune géante, lever de soleil sur le Dhaulagiri 1
Sarangkot, lune géante, lever de soleil sur le Dhaulagiri 1
Sarangkot, lune géante, lever de soleil sur le Dhaulagiri 1
Sarangkot, lune géante, lever de soleil sur le Dhaulagiri 1
Sarangkot, lune géante, lever de soleil sur le Dhaulagiri 1

Sarangkot, lune géante, lever de soleil sur le Dhaulagiri 1

15 novembre. Coucher de la lune géante et lumières du soleil levant sur le Dhaulagiri et l'Annapurna Sud depuis la terrasse du Mountain view. Le patron passe pour tout astiquer. Il y a du stratus sur Pokhara, et des brumes s'étirent dans la vallée là-dessous. Sinon, c'est encore une très belle journée qui s'annonce.

Descente sur Pokhara
Descente sur Pokhara
Descente sur Pokhara
Descente sur Pokhara
Descente sur Pokhara
Descente sur Pokhara
Descente sur Pokhara

Descente sur Pokhara

Pokhara et route pour Katmandou

Dernier gros oralo de Sangarkot à Pokhara: dégringolade par des escaliers raides entre les maisons, puis dans la forêt épaisse, puis les champs et les guest-houses, puis au bord du lac de Pokhara. Une série de villages tout à fait civilisés, enfants au départ pour l'école, puis un grand bout de bord de lac clôturé, interdit aux motos. On arrive à Pokhara comme ça, tout doucement, et deux heures seulement après le départ on s'installe au Rustika guest house, tenu par une famille de Marpha.

A peine installé, promenade du matin pour retourner à l'embarcadère du temple Barahi, un peu changé depuis 2007. Maintenant, la plus grande partie du transport de pèlerins se fait en catamarans couverts « have a kit-kat ». Sinon, c'est la même grosse animation colorée. Retour au Rustika pour un très bon dal bhat. La chaleur et l'humidité frappent: bonne envie de sieste après dîner.

Pokhara
Pokhara
Pokhara
Pokhara
Pokhara

Pokhara

On ne va quand-même pas passer l'après-midi au lit ! Re-départ pour le bord du lac, cette fois en direction de la rivière, une fois les heures chaudes passées. Un petit bout en aval, il y a un parc tout à fait charmant, paisible. Les touristes s''agglutinent sur les embarcadères, les locaux se promènent, discutent, pêchent, content fleurette. Discussion détendue avec un batelier attiré par mes petits dessins. Retour en ville, mini-shopping, jus de grenade puis au Rustika, téléphone à la maison, douche et préparation des petites enveloppes pour Chandra et Phinjo.

Route de Pokhara à Katmandou
Route de Pokhara à Katmandou
Route de Pokhara à Katmandou
Route de Pokhara à Katmandou
Route de Pokhara à Katmandou

Route de Pokhara à Katmandou

16 novembre. Pas la meilleure nuit, un peu trop de rakshi hier soir pour arroser les petites enveloppes. Et puis ça fait tout bizarre de retrouver des draps. Chiya du matin, porridge aux pommes et un coup de taxi jusqu'à la station de bus. Chargement, on se retrouve à côté du couple français de Kastikot. Le bus est nettement plus confortable que ceux de la Kali Gandaki, heureusement: c'est parti pour six à sept heures... Pokhara – Katmandou à 30 km/h de vitesse de base, poussière et cahots.

Pas question de lire ou de faire des dessins, ça bouge trop. Reste à observer et à somnoler. La classe tourist bus doit donner des droits particuliers en matière de dépassement. En tout cas, le chauffeur en abuse, fait des manœuvres hardies. Les motos se faufilent là au milieu.

Arrêt à Malekhu pour dîner, dernier Nepali thali avec Chandra et Phinjo. Passage du col en file avec les camions et autres bus, des travaux de réparation de fissures sur la route n'arrangent pas la circulation.

Katmandou

Arrivée très poussiéreuse à Katmandou, un petit bout à pied pour se réveiller et installation à l'hôtel Thamel. Tour du soir à Thamel, souper correct au Pilgrim's garden. Ouf, crevé ! Retour à l'hôtel et dodo.

Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square

Katmandou, Durbar square

17 novembre. Début des opérations dans le calme. Deux tentatives chez Shankar puis tant pis, je fais quelques mètres jusqu'à Durbar square. C'est un peu triste de voir les dégâts du tremblement de terre de 2015. Des bâtiments entiers sont par terre. La grande pagode du centre de la place, il n'en reste que le socle. Des courageux tamisent les débris à la recherche de morceaux à récupérer. Sinon c'est toujours la même foule de sadhus de 3ème catégorie (astiquent le touriste plutôt que les veuves), vendeurs de flûtes et tout ça.

Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square
Katmandou, Durbar square

Katmandou, Durbar square

Une bonne assiette de mo-mos au Little door café, sur les toits qui dominent Durbar square. Détour par les parcs de l'est pour rentrer à Thamel: pas la réussite, parcs fermés et lac vidé ! Mais les explorations dans les rues très peuplées sont couronnées de succès: j'ai trouvé une chemise de sport marquée Népal pour Florian. A Thamel, shopping divers, débriefing avec Shankar et retour à l'hôtel pour la fin d'après-midi.

Katmandou
Katmandou
Katmandou
Katmandou

Katmandou

Petite mise en ordre, session wifi et gin-mangue à l'hôtel, puis sortie avec Susan, assistant de Shankar, guide aussi à l'occasion. Il m'emmène au Thamel house assez tôt pour qu'on ait une table en bas. Tout est meetosa bien sûr, et Susan assure que c'est le meilleur restaurant de Thamel. Il dit même le meilleur du Népal, mais il exagère peut-être.

En sortant, encore un tour de photos de nuit des boutiques de Thamel et incroyable, je tombe sur une autre chemise de cricket pour Florian.

Un peu trop acclimaté au régime trek, je m'endors tout seul à partir de 20h... Bon, de toute façon les plaisirs de Thamel by night ne m'attirent pas trop. Au dodo pour cette dernière nuit au Népal.

Un coup d'aile au-dessus du Dhaulagiri

18 novembre. Démarrage tranquille, Shankar m'envoie le taxi pour 9h30. Déjeuner, bouclage du paquetage, départ pour l'aéroport par les petites rues, enregistrement et embarquement sans histoires. J'ai un siège côté Dhaulagiri comme réservé... et personne à côté ! Spectacle de montagnes après le décollage, vue directe de la vallée de la Myagdi, puis je tape dans le choix de films de Turkish: Di Caprio, Everest bien sûr et un vieux Cage.

Coup d'aile sur le Dhaulagiri
Coup d'aile sur le Dhaulagiri

Coup d'aile sur le Dhaulagiri

Encore quelques belles vues sur l'Anatolie enneigée du côté d'Erzurum, puis la descente sur Istanbul, coup d’œil sur la Corne d'Or au soleil couchant. Changement d'avion sans misères à Istanbul, toute une rangée pour moi dans l'avion pour Genève, un coup de train pour Lausanne où Émilie vient me chercher... Un gros dodo au bout de cette longue journée.

Détails pratiques

Je recommande absolument l'agence Adventure Magic de Shankar Pandey qui m'a organisé ce magnifique voyage, et m'en avait déjà préparé un très beau trois ans plus tôt: info@adventurehikenepal.com ou directement le site web http://www.adventurehikenepal.com

Ne même pas penser à faire cette promenade sans un guide compétent et expérimenté!

Chandra le guide est un peu étonnant avec son attitude d'homme de haute caste, mais les gens sont comme ça. En tout cas, il n'a jamais hésité sur le chemin et ne nous a jamais engagés dans des coups foireux, sauf le bus de Marpha à Tatopani. J'ai trouvé Phinjo extrêmement sympathique, efficace et courageux. Phinjo est guide, rappelons-le. Je comprends que Chandra et Phinjo prennent des engagements directement aussi, sans passer par Shankar.

Comme pied-à-terre à Katmandou, l'hôtel Thamel est tout à fait bien, et à deux pas de l'excellent restaurant Thamel house.

Pour le shopping d'affaires de randonnée à Katmandou, une très bonne adresse: la boutique Sonam dans le haut de Thamel, http://www.sonamtrekking.com/index.htm: matériel de bonne qualité, conseils compétents et prix corrects.

Pour aller jusqu'au Népal, Turkish propose les meilleurs horaires en venant d'Europe, et le service est très décent.

Pour les amateurs de linguistique, le vocabulaire de survie de Nepali Ann: http://the-voyagers.tripod.com/language.htm

Thierry, novembre 2016

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commentaires

S
Hi Thierry, <br /> <br /> thank you so much for your detailed reports and nice illustrations. My french is not very good, so I write in english. We are a couple from Germany and are planning to hike the Dhaulagiri in novembre 2018. As we have enough experience and own the necessary equipment, we plan to go without a guide or a porter. <br /> <br /> As we will carry everything (including food) on our own, we have to minimise our luggage. In your reports, the porter / guide always organises the food. Do you know if it is possible to buy food in the villages up to italian camp or do we have to bring our own?<br /> <br /> Thanks a lot for your answer in advance.<br /> <br /> Regards <br /> SIMON
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T
Hallo Simon,<br /> ich bin etwas erleichtert, dass ihr angepasste Erfahrung habt ; doch passt auf. Der Spaziergang ist schon beeindruckend wie ich ihn gemacht habe. Bei heißem Wetter gibt es eine Gefahr mit fliegenden Steinen und unstabilem Gelände. Bei naßem Wetter kann man am morgen einen Meter Schnee rund um das Zelt erfinden. Ich konnte nicht sagen ob der Gletscher gefährlich ist aber was sicher ist, ist dass es ganz leicht ist, aus dem Weg zu treten. Der Bergführer erzählte wie jedes Jahr ledigen Wanderer im Notfall oder schlimmer beenden. Aber hoffentlich wird es passen. Ich selbst bin 58 und mag es besser ein paar Rupien herauszugeben und ruhig trauen, dass meine Mitwanderer zuständig und bewusst sind – und auch mit einem leichten Rucksack den Wanderweg zu genießen.<br /> So mit den Wasserfragen. Ich reise mit Micropur Tabletten. Ich bin aus dem Italian Camp mit zweieinhalb Liter Wasser angefahren. Dazu habe ich vielleicht ein bis eineinhalb Liter gekochtes Wasser (Tee und Nudelsuppe) eingenommen. Das erste Trinkwasser danach findet ihr in Kalopani, das ist der ersten Biwakplatz nach dem Dhampus Pass. Inzwischen gibt es Bachwasser vom Swiss Camp bis zum Chhonbarbang Gletscher und noch einmal im Hidden Valley. aber das braucht entweder einen Filter + Micropur oder kochen. Auf dem unteren Teil des Gletschers in der Sonne gibt es auch Wasserpfütze. Die echte Trockenstrecke liegt vom mitten des Gletschers bis zum Hidden Valley. Dort musst ihr Schnee schmelzen. Beim Unwetter und Schnee im Hidden Valley kann man das Bach vielleicht nicht finden. Dafür braucht ihr einen (schweren) Gasvorrat.<br /> Ich hoffe, das kann ein bisschen helfen. Zögert bitte nicht, weiter zu erkundigen. Ehrlich macht es mir Spaß, den Spaziergang in dieser Art zu erinnern.<br /> Beste Grüße,<br /> Thierry
S
Hallo Thierry, <br /> <br /> vielen Dank für deine schnelle und ausführliche Antwort. Das sind viele wichtige und wertvolle Informationen, die ich bisher sonst nirgendwo gefunden habe. Und dein Deutsch ist auch sehr gut. :-)<br /> <br /> Ja, wir haben ausreichend Erfahrung. Wir sind z.B. in Patagonien mit dem Zelt in weglosem Gelände für 10 Tage gewandert. Außerdem haben wir auch Erfahrung im alpinen Klettern und Hochtouren. Das sollte also passen.<br /> <br /> Einige Fragen habe ich noch. Und zwar zum Wasser. Findet man auf der Strecke immer ausreichend Wasser / Schnee zum Schmelzen oder muss man auch mal Wasser für zwei Tage oder mehr tragen? Wie habt ihr das Wasser in den tieferen Regionen aufbereitet? Wasserfilter? Micropur? Abkochen?<br /> <br /> Beste Grüße <br /> Simon
T
Hallo Simon,<br /> Verzeihe bitte meinem ungenauen Deutsch; ich bin West-Schweizer... <br /> Also ihr habt vor, den Dhaulagiri Trek in November zu machen. Gut; viel Spaß!<br /> Bis zu Dobang ist Essen vorhanden. In Salla Ghari und im Italian Camp ist es normalerweise möglich Dal-bhat und Tee zu erhalten. Vom Italian Camp bis zu Marpha gibt es nur Biwakplätze ohne nichts. Das heißt mindestens 2-3 Nächte Autonomie... wenn das Wetter es erlaubt. Bei Schnee und Wind kann es länger sein. <br /> Es scheint wie alle kleinere Expeditionen funktionieren für diese Strecke mit Trockennudelsuppe, Schokolade und Tee, und Gas um Schnee zu schmelzen. Viel Gas: das lauft sehr schnell in der Höhe. Diese Waren muss man vom Anfang an tragen. Es gibt keine solchen Laden unterwegs. Selbst in Pokhara ist Gas viel teurer als in Kathmandu.<br /> Ich nehme an, ihr seid beide erfahrene Wanderern, und hohe Gebirge mit unklaren Wegen und ungenauen Landeskarten für euch keine Neuigkeiten sind. Die Strecke vom Italian Camp bis zum Base Camp und etwas weiter zwischen Dhampus Pass und Yak Kharka können etwas schwierig sein. Gefahr gibt es auch, besonders über Italian Camp.<br /> Beste Grüße,<br /> Thierry